Si Sylvie d’Amours, de retour comme critique agricole à la Coalition Avenir Québec (CAQ), peut devenir la deuxième femme ministre de l’agriculture depuis Françoise Gauthier, c’est bien parce que les sondages laissent présager des chances de victoires à la CAQ aux élections provinciales de 2018, mais aussi parce qu’elle a une réelle expertise du milieu agricole. Si Sylvie D’Amours devenait ministre, pour elle, nous confiait-elle en fin d’entrevue, il est clair qu’une demande serait faite à l’UPA d’intégrer tous les courants d’idées du monde agricole en revenant à une pratique perdue: l’écoute de la base. Elle a accepté dès les premiers jours de son retour à l’agriculture d’échanger avec La Vie agricole sur plusieurs enjeux.
Yannick Patellli : Marc Séguin et son documentaire : La ferme et son État, une occasion de faire de la place au Bio : Oui ou Non?
Sylvie D’Amours : «Oui, le bio les consommateurs en demandent et le consommateur est toujours le roi de son frigidaire.»
Yannick Patelli : La relève en agriculture: Pangea et les fonds d’investissement: Oui ou Non?
Sylvie D’Amours : «Il faut voir plusieurs modèles d’affaires en agriculture et s’actualiser à 2017!»
Yannick Patelli : Le retour de D’Amours en agriculture et le retour de Paradis : Oui ou Non?
Sylvie D’Amours : «M.Paradis a quitté dans les circonstances que tout le monde sait. Son retour, seul lui peut le dire. Moi je vais travailler avec la personne qui sera là (au gouvernement) et M.Villeneuve»
Yannick Patelli : Pierre Lemieux veut rouvrir la loi qui protège le monopole syndical pour parler financement du syndicat : l’occasion de poser la question du pluralisme agricole : Oui ou Non?
Sylvie D’Amours : «J’aurais une grande réponse à cette question et je ne veux pas froisser personne. (…) Quand on parle de loi, ce sont les législateurs ici qui sont censés faire ce travail-là. Si c’est leur souhait et qu’ils ont des demandes à faire, qu’ils les fassent par écrit (…). Ma deuxième réaction : ça aussi il faut que ce soit actualisé à 2017 ! Ce n’est pas contre l’UPA ni pour un autre organisme, mais il faut s’actualiser à 2017. (…) Peut-on penser à d’autres façons de faire ? Après dix ans il y a eu 9 rapports de déposés pour l’agriculture et là on finit le sommet des sommets des sommets ! (…) Pourquoi on ne prend pas connaissance des 9 rapports ( …) sortons des débats de syndicalisation unique ou pas !»
Yannick Patelli : Trump veut mettre fin à la gestion de l’offre d’ici 10 ans- Est-ce que les dirigeants dans les gouvernements et au syndicat disent tout aux producteurs : Oui ou Non?
Sylvie D’Amours : «J’espère qu’ils nous le disent, qu’il n’y aura pas une once qui va être laissée sur la table en négociation. J’espère qu’ils vont tenir leurs culottes et dire c’est assez. Notre gestion de l’offre au niveau du lait ça fonctionne. Les États-Unis ont beaucoup plus à perdre dans ce domaine-là que nous. C’est à nous de décider comment on veut travailler et nous c’est les producteurs agricoles du Québec. (…) Je leur dis : Prenez autre chose pour faire du marchandage»