C’est à l’occasion du dixième anniversaire du partenariat entre le groupe français Bel et la Fromagerie Bergeron que le ministre de l’Agriculture du Québec, Laurent Lessard, a rappelé que si les fromagers veulent vendre en dehors du marché canadien, ils devront vivre avec la compétition. Pour sa part, la présidente des fromageries Bel Canada inc a dit souhaiter que cette magnifique entente entre Bergeron et Bel qui dure depuis 10 ans se poursuive.
Aller sur le marché mondial c’est accepté la compétition ici !
Laurent Lessard a souligné « l’exemple probant de l’importance de l’innovation dans l’industrie bioalimentaire». Il a aussi, en aparté de la rencontre officielle, déclaré à l’attention des fromagers qu’on ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre avec le système de gestion de l’offre : « Si ils ouvrent pour aller en compétition et bien tu t’ouvres aussi à la grandeur des entreprises qui te compétitionnent et eux, ils sont technologiquement 1000 fois plus avancés que nous!». Le ministre a rappelé par ailleurs qu’avant le nouvel accord Canada-Europe, il y avait des opportunités que la famille Bergeron a pu saisir à l’époque avec ce partenariat avec le groupe Bel. Le ministre de l’Agriculture n’est pas un partisan de l’affaiblissement de la gestion de l’offre pour permettre aux fromagers de gagner des parts de marché dans le monde. Pour les frères Bergeron il serait possible, sur une période de 15 à 20 ans de moderniser le système de gestion de l’offre pour le rendre plus compétitif, notamment au niveau du prix du lait.
La Vache qui rit aimée d’un océan à l’autre
La marque La vache qui rit est détenue par le Groupe français Bel et celui-ci a décidé en 2007 de transférer la production de ce fromage au Canada. La fromagerie Bergeron produit depuis La Vache qui rit pour l’ensemble du marché canadien. Mario Bergeron a précisé que La Vache qui rit est consommée par 20 % des Canadiens et 30% des Québécois. Fromagerie Bergeron voit passer, juste pour la production de La Vache qui rit, plus 20 millions de litres de lait par an dans son usine de Lévis et fabrique 30 000 boites par jour.
La Vache qui rit pourrait-elle venir d’Europe en dumping ?
À la question à savoir si dans le cadre du nouvel accord Canada-Europe, la vache qui rit que l’on retrouve dans nos assiettes, pourrait à nouveau être européenne, au cours de la visite de l’usine, Pascal Bolduc au développement des affaires des fromageries Bergeron nous a expliqué que si le groupe Bel importait à nouveau de La Vache qui rit d’Europe, il devrait habituer le consommateur au goût spécifique de celle-ci alors que le produit a créé sa renommée ici avec le lait canadien.
Mme Thomas bien qu’enchantée par le partenariat existant depuis dix ans entre Bel et Bergeron n’a pas été aussi affirmative quant à la non-importation de fromages La Vache qui rit depuis l’Europe : « En ce qui concerne La Vache qui rit, vous aurez bien compris qu’on a déjà notre production sur place. Par la suite nous produisons localement d’une part et d’autre part nous importons d’Europe, donc en fait, on a les deux systèmes au Canada.»
S’il y avait une hausse de la consommation au Canada, pourrait-on importer de La Vache qui rit européenne ?: « Notre intention est de rester dans la configuration dans laquelle nous opérons aujourd’hui!» dit-elle.
Quand nous suggérons donc des possibilités d’agrandissement au Québec pour l’usine de la Fromagerie Bergeron elle nous a répondu : « Si Dieu nous prête vie, évidemment nous espérons. C’est une très belle réussite et il n’y a pas de raison ( d’importer). C’est ça!»