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Le président de la filière porcine française très critique sur l’intégration

Dans le cadre de la journée organisée par Les Éleveurs de porc du Québec qui se tenait le 9 novembre dernier, plusieurs experts étaient invités pour porter un regard sur les stratégies des filières porcines.  Paul Auffray, président de la Fédération nationale porcine en France a fait une présentation relatant son expérience et celle de plusieurs producteurs de porcs outre-Atlantique . Et il ne s’est pas privé pour critiquer l’intégration « à l’américaine» et le dumping des espagnols sur le marché français !

La filière porcine française loin de l’intégration

 « Certains nous qualifieront de protectionnistes, mais en tous les cas, nous, on pense que le premier élément de réassurance auprès de nos consommateurs ça reste la production nationale sur laquelle on est capable de s’engager de façon pleine et entière», a déclaré Paul Auffray

« On assiste aujourd’hui à une baisse de la consommation de toutes les viandes. Pour nous ça reste un dossier stratégique pour les années qui viennent (…) En France, tous les éleveurs sont des indépendants qui investissent sur leur fonds propre. Contrairement à l’Amérique du Nord le fait intégration n’est pas de mise en France», a-t-il précisé.

« L’élevage français c’est en moyenne 215 truies assis sur un peu de foncier (…) au regard des problèmes de surproduction de concurrence déloyale au sein de l’Union européenne on a vécu la pire crise depuis 2007», a-t-il ajouté.

De la ferme familiale à la main-d’œuvre à pas cher

«La France produit en moyenne 24 millions de porcs par année. Nous avons perdu environ 10 % de la production en l’espace de 10 ans. ( …) Les exploitations se transmettaient de parents à enfants, les choses ont bien changé pour des raisons de partage du risque», de dire M. Auffray.

« Depuis l’intégration au sein de l’Union européenne, les choses bougent et la production allemande est le leader incontesté (…) Depuis 10 ans les Espagnols ont explosé les compteurs. Je ne sais combien de temps, ça peut durer. (…) L’agriculture espagnole est basée sur les capitaux de type américain. On constate que les pays qui ont le plus développé leur production l’on fait grâce à la main d’oeuvre à pas cher. (…) J’ai visité plusieurs fois des abattoirs en Allemagne, je suis scandalisé. Les travailleurs sont traités comme des chiens (…) Mais il faut savoir qu’une exploitation indépendante avec une autonomie alimentaire est increvable ( …) »

La compétition intra européenne qui fait mal

Pour Paul Auffray, là où il y a problème, c’est à la sortie de l’abattoir : « Cet été, je vais vous donner juste un exemple : Les producteurs de porcs espagnols touchaient environ 20 $ de plus par porc, mais ça n’a pas empêché les industriels espagnols d’envoyer du jambon à environ 30 0u 40 % moins cher que le produit français, soit ils sont meilleurs que nous, cherchez l’erreur ? Soit ils ne payent pas leurs salariés, soit ils font volontairement du dumping par stratégie.» de conclure le président de la filière porcine française.

 

 

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