La Vie agricole s’est posé la question au fil des dernières années à savoir si Pierre Paradis serait un jour un grand ministre ? On sait que sa carrière de ministre de l’Agriculture s’est arrêtée brutalement et qu’on n’aura probablement jamais le fin mot de l’histoire de cette affaire, mais quel était son bilan après deux ans de gouvernance ?
Jean Garon le critiquait facilement pour avoir joué un rôle comme avocat de la défense des intégrateurs il y a bien des années, mais il ne l’a jamais vu en action dans le (son) fauteuil de ministre de l’Agriculture.
Garon l’aurait au moins aimé pour une chose: son esprit combatif face à l’UPA pour redonner du pouvoir au MAPAQ. Le régime des remboursements de taxes qui a semé la discorde juste avant le départ de Paradis fera encore la manchette en 2018 et plusieurs semblent reconnaître aujourd’hui, en s’appuyant sur le rapport Godbout, que Paradis n’était pas loin de la solution.
L’esprit d’ouverture de Paradis avec l’Union paysanne et le Conseil des entrepreneurs agricoles donnait un vent d’espoir à plusieurs producteurs enfermés dans la rigidité d’un système qui ne correspond plus à la réalité actuelle du monde agricole et il semble que depuis le départ de Paradis, le moral au sein des syndicats officieux soit dans les talons.
L’intérêt évident que Paradis semblait avoir pour le rapport Pronovost puis pour L’Institut Jean-Garon, organisme voué au débat et au rapprochement du monde rural et urbain, dont Jean Pronovost est président-fondateur, pavait la voie pour l’amener à devenir un ministre de l’Agriculture efficace.
Il a quitté la vie politico-médiatique dans des conditions troubles fin janvier 2017 mais sa vision des enjeux politiques et économiques du monde agricole et agroalimentaire sera toujours pertinente et peut-être encore plus si un jour il quitte totalement la vie politique.
NB : La Vie agricole a rejoint ce matin le bureau de comté de Pierre Paradis, et Louisette Hébert son attaché politique nous a spécifié : « Pierre Paradis est encore dans la vie politique sinon je ne vous répondrai pas ce matin. Il est encore en suivi médical. Il travaille sur sa santé, il reçoit encore des électro-chocs. Il y a des jours où ça va très bien et d’autres non. Ce qui compte pour lui et son médecin, c’est son amélioration au niveau de sa santé». Questionnée sur l’avenir politique de Pierre Paradis, Mme Hébert a précisé qu’il était trop tôt pour connaître ses intentions.