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Gare de train de banlieue Mirabel: les appuis s’effritent autour de l’UPA

Sauf pour les producteurs agricoles de la région de Mirabel et leur syndicat régional Outaouais-Laurentides, il n’existe plus beaucoup de monde prêt à se battre pour empêcher l’implantation de la gare de train de banlieue de Mirabel en zone agricole.

Lundi soir, le président de l’UPA, Marcel Groleau, est venu prêter main-forte à une poignée d’agriculteurs inconditionnels qui ont manifesté devant l’Hôtel de Ville de Mirabel, avant la tenue du conseil municipal. Mais les alliés du début étaient absents. Ni la députée de Mirabel, Sylvie D’Amours, ni les députés libéraux fédéraux Linda Lapointe et Ramez Ayoub, ni la Fondation David Suzuki n’a cru opportun d’y participer.

Un manque de « gros bon sens »

Le président local de l’UPA Outaouais-Laurentides, Marcel Denis, dit vouloir éveiller les consciences et réitère que la décision de gruger la zone agricole lui apparaît comme un manque de « gros bon sens ».

« La gare sera trop loin pour les gens qui voudront marcher. Puis, il y a 100 hectares encore disponibles en zone blanche, dans ce secteur. Mirabel a toujours utilisé la technique des petits pas pour arriver à ses fins. Nous on veut que la Ville planifie son futur. On sait qu’il y a des promoteurs qui font beaucoup de pression pour avoir encore du terrain en zone verte », raconte-t-il.

Dans un communiqué de presse, Marcel Groleau ajoute : « Dans ce dossier comme dans d’autres, l’UPA tend toujours la main pour travailler en concertation avec les décideurs pour trouver des solutions éclairées, pour le bien de la collectivité. Mais jamais les agriculteurs n’accepteront que la zone agricole soit sacrifiée sans égards, surtout lorsqu’une solution alternative existe. »

La guerre des contestations

Avec acharnement, la Ville/MRC de Mirabel a contesté toutes les décisions défavorables rendues par la Commission de protection du territoire agricole et a finalement trouvé une faille dans la législation, pour réussir à gagner son point d’implanter la gare de train de banlieue en zone agricole verte, soit sur la rue Victor, au lieu de l’installer en bordure de la rue Charles, en plein cœur de l’agglomération urbaine de Saint-Janvier.

Depuis, la municipalité a acheté la terre convoitée et obtenait en décembre dernier l’assurance d’un investissement de 1,3 M$ la part des gouvernements fédéral et provincial, pour que le Réseau de transport métropolitain(RTM) amorce les études pour l’implantation de la gare sur le site de la rue Victor, celui-là même rejeté par les producteurs agricoles.

Une bataille perdue

« Ce combat est perdu. Le producteur agricole a négocié la vente de sa terre avec la Ville. On ne peut pas retourner en arrière. La Ville a la Loi (LPTAQ) avec elle, tout est réglé », a déclaré la députée Sylvie D’Amours.

Elle dit préférer se battre pour qu’une bonne zone tampon soit définie. « Je peux mordre dans l’os qu’ils ne prennent pas plus de terrain, mais les « peut-être », je ne peux pas. Qu’ils établissent une vision d’avenir », a-t-elle ajouté.

Le maire de Mirabel, Jean Bouchard, affirme mal comprendre cette manifestation « de la dernière chance pour eux ».  L’élu fait porter au Réseau de transport métropolitain (RTM) l’odieux de confirmer le site de la rue Victor.

« Moi, je suis collaborateur et je peux aider à l’organisation d’une rencontre entre l’UPA et le RTM, pour qu’ils expliquent pourquoi le site choisi ne convient pas. Pour nous, c’est une question de sécurité. Il y aura 700 places de stationnement, on ne met pas çà en plein milieu urbain.  Puis, il n’y a pas de demande de dézonage dans le secteur et ce n’est pas mon intention d’en demander », précise-t-il.

Rien avant 2019

De son côté, le RTM confirme sa décision. « Présentement, le RTM en est à finaliser l’avant-projet définitif. L’appel d’offres pour les plans et devis sera lancé ce printemps tandis que l’octroi du contrat pour les plans et devis est prévu se faire à l’été 2018. Comme annoncé, les travaux devraient être réalisés en 2019 », a mentionné par courriel la porte-parole de l’organisme, Élaine Arsenault.

 

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