Dans le dernier livre écrit par Jérôme Douzelet et Gilles-Éric Séralini les consommateurs sont alertés sur la grande quantité de pesticides dans le vin.
«Le vin, en tant que produit fermenté, a des vertus détoxifiantes insoupçonnées quand il n’est pas traité. Mais la viticulture conventionnelle est parmi les plus gros consommateurs de pesticides au monde» expliquent les auteurs.
Ils ajoutent : «Ces substances nous intoxiquent durablement et, par leur proximité chimique avec les arômes naturels, déforment le goût des vins».
Déguster des pesticides pour mieux les détecter dans le vin
Depuis 2014 les auteurs ont proposé à des cuisiniers et à des vignerons de vivre une expérience inhabituelle. Y ont participé, entre autres, Marc Veyrat, Régis Marcon, ainsi que Jonathan Nossiter, réalisateur de Mondovino, Anne-Claude Leflaive, dont le domaine produit l’un des vins les plus célébrés de Bourgogne, ou encore Luca Gargano, expert en vins et fondateur de la société Velier. Cette expérience consiste à goûter des pesticides dilués dans de l’eau aux doses où ils ont été identifiés dans des vins. Une palette de nouveaux goûts et de sensations s’ébauche dans le cerveau (assèchement, amertume, fraise, pêche, voire bonbon anglais…), qui permet peu à peu de déceler la présence de pesticides. Un “Petit guide” en fin d’ouvrage détaille ainsi les caractéristiques, au nez et à la bouche, de onze pesticides parmi les plus répandus dans les vins.
Ce livre n’est pas un guide oenologique. Il se conçoit plutôt comme un outil original, de science pour tous, plaidant pour une recherche du bien-vivre et du bien-manger qui passe par l’éradication des substances chimiques nocives.
En savoir plus sur les auteurs
- Jérôme Douzelet, chef cuisinier responsable, est aussi membre actif du Comité de recherche et d’information indépendantes sur le génie génétique (Criigen). Avec Gilles-Éric Séralini, ils ont déjà publié, chez Actes Sud, Plaisirs cuisinés ou poisons cachés (2014, prix Chapitre nature 2015).
- Gilles-Éric Séralini, professeur et chercheur à l’université de Caen, spécialiste des OGM et des pesticides, a reçu le prix international du Lanceur d’alerte 2015 et le prix Théo-Colborn 2016 pour la santé environnementale aux États- Unis.