Alors que l’UPA critique ouvertement le tout nouveau règlement sur le contrôle des pesticides voulu par la ministre de l’Environnement, Isabelle Mélançon, Le Conseil des entrepreneurs agricoles (CEA) se dit lui à l’écoute des préoccupations qui ont mené le gouvernement à resserrer les règles entourant l’utilisation de pesticides en milieu agricole et croit que si le pluralisme syndical dans le monde agricole existait, il serait plus facile de représenter chaque producteur entrepreneur selon son intérêt ou celui de son secteur d’activité.
«La démonstration d’hier d’un syndicat agricole unique accrédité divisé entre une fédération appuyant le ministre et une autre radicalement opposée illustre combien le régime actuel peut difficilement servir les intérêts des producteurs et éclairer adéquatement le gouvernement dans ses décisions» a déclaré hier Gilles Brouillard, directeur général du CEA.
«À titre d’entrepreneurs agricoles responsables et soucieux de répondre aux besoins des consommateurs, nous croyons que c’est en demeurant mobilisé autour de l’objectif partagé de la réduction de l’utilisation des pesticides et en travaillant tous ensemble qu’il sera possible de faire émerger de meilleures solutions durables pour les producteurs et pour l’environnement» ajoute-t-il.
Il reconnaît toutefois qu’il s’agit cependant d’un débat sensible : «La nécessité de protéger les cultures des dégâts occasionnés par les insectes nuisibles, les agents pathogènes et les mauvaises herbes est depuis toujours associée aux principes de préservation de nos rendements et de protection de nos revenus. Les pesticides utilisés sont déjà homologués par Santé Canada pour assurer leur sécurité sur le plan de la santé humaine et pour l’environnement. Ils doivent également avoir démontré leur efficacité sur le plan agronomique. Nous sommes donc inquiets des répercussions à court terme sur les entreprises agricoles du resserrement annoncé lundi».
Le Conseil des entrepreneurs agricoles demande au ministère de l’Agriculture d’accroître le soutien annoncé pour s’assurer que les entrepreneurs agricoles auront accès à l’expertise requise et à des produits de remplacement efficaces et économiques. Des pertes économiques à l’échelle des fermes sont aussi probables durant la période de transition réglementaire et celles?ci devraient être dédommagées de dire le CEA.