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Le centre d’expertise en agriculture biologique et l’UPA ne sont pas d’accord !

Le secrétaire parlementaire du ministre de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire et député fédéral de La Prairie, Jean-Claude Poissant, a annoncé que son gouvernement allait investir 250 000 $ à l’Office des normes générales du Canada (ONGC) pour réviser les normes canadiennes concernant les produits biologiques. « Cette révision doit se faire à tous les cinq ans afin d'être à jour pour l'exportation des produits canadiens », de raconter M. Poissant. Le secrétaire parlementaire s'est adressé à un public conquis le 21 février dernier dans le cadre d'un colloque sur la production agricole biologique qui se tenait à Victoriaville. Le centre d’expertise en agriculture biologique et l’UPA n’ont pas la même lecture quant à cette aide.

La production biologique au Canada représente des ventes au détail de 5,4 milliards de dollars annuellement, et les exportations à 500 millions, dont 85 millions au Québec. « C'est le secteur qui connaît la plus forte croissance dans l'agriculture au Canada », de dire M. Poissant. Le gouvernement fédéral a comme ambition d'exporter pour 75 milliards de dollars de produits agricoles d'ici 2025.

L'UPA trouve l’aide insuffisante

Par voie de communiqué, le président de l'Union des producteurs agricoles Marcel Groleau décrit le manque de support aux producteurs.

« Les montants accordés à l'Office des normes générales du Canada (ONGC) lui permettront d'étudier les recommandations de l'industrie. Les producteurs agricoles et les transformateurs alimentaires canadiens sont toutefois laissés à eux-mêmes pour tout ce qui vient en amont de cet exercice, même si cette étape leur est imposée ».

M. Groleau ajoute : « En demandant à l'industrie d'assumer les coûts de la consultation, le gouvernement canadien met en danger la viabilité du secteur biologique canadien, constitué en grande partie de très jeunes entreprises. C'est pourtant à l'État d'assurer l'intégrité des normes et de protéger les consommateurs. Le gouvernement canadien met en péril l'existence même de la norme biologique canadienne (NBC) ainsi que l'intégrité, la légitimité et la crédibilité des produits biologiques au Canada. Il doit donc prendre ses responsabilités et assurer un financement durable de chaque étape de la révision, actuelle et future, comme c'est le cas aux États-Unis et en Europe ».

Autre son de cloche au cégep de Victoriaville où le directeur du centre d'expertise en agriculture biologique, Jean Duval, se dit satisfait de cette annonce : « Nous nous réjouissons que le gouvernement fédéral réitère son engagement à propos du financement de la révision des normes biologiques lors du colloque Bio pour tous! organisé par le Centre d’expertise et de transfert en agriculture biologique et de proximité du cégep de Victoriaville. Il s’agit là d’un enjeu important pour toutes les entreprises de notre secteur ».

Poissant, le dernier producteur laitier de sa région

Quant à M. Poissant, il possède une ferme laitière et céréalière dirigée maintenant par son fils à Saint-Philippe sur la rive-sud de Montréal. En entrevue, il a déclaré : « Jusque dans les années 70, nous étions biologiques sans la certification qui n’existait pas à l'époque, avec la gestion des fumiers dans les champs ». À sa ferme depuis quatre générations, ils ont fait toute sorte de productions, cochons, agneaux, pommes de terre pour finalement se spécialiser dans les années 70 dans le lait. Dans sa région, il est presque le dernier producteur de lait alors que les agriculteurs se sont tournés vers les grandes cultures.

 

 

 

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