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La «décoopérativisation» est-elle une réalité en agriculture?

En 2004 Isabelle st-Pierre, alors étudiante à la maîtrise de la gestion à HEC Montréal publiait aux Presses de l’Université du Québec un compte rendu du livre «Les holdings coopératifs : évolution ou transformation définitive ?» de Daniel Côté ( édition 2001 ). Elle se souciait de la privatisation de certaines coopératives dans le monde. Qu’en est-il au Québec des coopératives agricoles ?

Isabelle St-Pierre écrivait alors qu’à « l’échelle mondiale, l’ensemble des sociétés subissent de profondes mutations qu’elles soient de l’ordre économique politique ou social (…) les entreprises coopératives n’y échappent pas et mettent  en place elles aussi des holdings».

Dans le domaine économique, fusions et acquisitions sont une voie incontournable disait-elle.

Les holdings: Pertes de pouvoir pour les membres !

Les holdings constitués d’entreprises capitalistes se justifient afin d’atteindre une efficience maximale faisait-elle remarquer : « Cela entraîne donc des modifications majeures au processus décisionnel et une perte de pouvoir pour les membres (…) on assiste dans la plupart des cas à une diminution de l’application des règles coopératives».

Agropur, l’exception ?

Dans le domaine agricole, toutes opèrent maintenant ainsi dans le monde. L’Union Laitière Normande en France, Lactogal au Portugal, les coopératives S.A en Irlande etc… écrivait-elle, où l’on parle de «décoopérativisation ». Seule Agropur, la Québécoise serait épargnée dans ce rapport datant de 2004 !

Agropur aurait conservé voire augmenté l’application des règles coopératives dans une situation d’hyperconcurrence selon ce que rapportait Isabelle st-Pierre. Agropur serait même une référence tout au long de son histoire ayant investi dans la formation et l’éducation de ses membres.

Des producteurs doutent !

Mais des producteurs du Québec ont contacté La Vie agricole ces derniers temps inquiets de ce qu’ils ont vu dans l’émission «Cash investigation» de France 2 et rediffusée sur TV5 Monde. Cette émission d’enquête  dévoile clairement que la coopérative française SODIAL opère plusieurs marques sous des entités commerciales capitalistes basées dans des paradis fiscaux et qu’ainsi de grosses sommes d’argent échappent aux producteurs coopérants.

Agropur opère-t-elle aussi des holdings en dehors de la coopérative et si oui où sont-ils basés et quel est l’impact financier pour les producteurs ?

La réponse fournie par Agropur à La Vie agricole lors de la conférence de presse du 14 février dernier dans le cadre du dévoilement de leur rapport annuel a été claire : « Pas de danger, on enregistre des marques, mais les revenus reviennent à la coopérative», ont dit MM. Moreau et Coallier, les dirigeants d’Agropur.

 

 

 

 

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