Nous avons maintenant la confirmation que le Gouvernement actuel n'a aucune intention de s'attaquer à la problématique des accès aux plans d'eau publics. Lors de la période de question du 17 avril dernier, le député de Bonaventure Sylvain Roy pose une question très simple au Ministre de la Faune, des Parcs et de la Forêt Luc Blanchette « Le Ministre va-t-il, oui ou non, mettre des balises pour favoriser l'accès à nos plans d'eau.
Monsieur Blanchette lui répond que tout va bien dans le domaine de la pêche, qu'il y a amplement de solutions pour les pêcheurs sportifs du Québec comme les parcs de la Sépaq, les Zecs et les pourvoiries. Cette première réponse démontre clairement que le Gouvernement actuel n'a AUCUNE intention de s'attaquer au problème des accès aux plans d'eaux publics. Bien au contraire, il souhaite contraindre les amateurs de pêche du Québec aux Zecs, parcs et pourvoiries afin de récolter le maximum de revenus! Cette approche met la pêche sportive en péril et les effets se font déjà sentir! Le Ministre, qui ne semble pas comprendre la question, en saisi finalement le sens après la 2e complémentaire. Il affirme que « la question n'était pas si claire que ça » ce qui provoque un fou rire dans la salle et il ose ensuite affirmer que la pêche au Québec n'a jamais aussi bien été! Nous souhaitons rappeler au Ministre, à l'instar du député Roy, que 83 000 permis de pêche de moins ont été vendus au Québec. Cela devrait inquiéter le Ministre alors qu'il affirme lui-même que l'industrie de la pêche sportive est un important moteur économique qui génère des millions de revenus chaque année au Québec.
Une question pourtant très claire
Monsieur Blanchette, la question était très claire. Pour avoir rencontré le comité qui travaille sur le dossier des accès à l'eau, dont votre sous-ministre associé à la faune Julie Grignon, je peux vous dire que vos employés sont très au courant de la problématique des accès aux plans d'eau publics. Vos collègues monsieur Lessard et Moreau ont annoncé que des mesures seraient prises pour redonner l'accès à nos plans d'eau sans que rien n'ait été fait. Vous devriez avoir une bonne discussion avec vos employés sur le sujet.
Payer, payer, payer pour aller à la pêche
À vous écouter, il faudrait aller à la pêche seulement dans les Parcs, les pourvoiries et les ZECs. Où il faut payer le gros prix chaque jour en plus du prix de l'essence pour s'y rendre. Bien oui, les parcs, ZECs ou pourvoiries se trouvent à plus de 2 heures de chez moi, j'habite à Laval. Il y a des dizaines de très beaux lacs poissonneux à moins de 60 minutes de mon domicile, mais il m'en coûterait de 300 $ à 500 $ pour la journée pour y mettre mon bateau à l'eau. Je vais me payer une ou deux excursions de pêche en Réserve faunique chaque année, mais le reste du temps, je vais pêcher à proximité de ma demeure pour limiter les coûts. Mais même en restant aux alentours, j'ai de plus en plus de difficulté à trouver des endroits abordables.
La passion de la pêche
La passion pour la pêche, ça se transmet aux enfants par des activités comme la Fête de la pêche et lorsque les parents et grands-parents amènent leurs enfants et petits-enfants à la pêche. Pour que les plus jeunes puissent y retourner et attraper vraiment la piqûre, il leur faut des accès gratuits à proximité de leur demeure. L'étalement urbain fait pousser des condos de luxe sur les rives de nos rivières et fleuve Saint-Laurent et fait en sorte que les endroits où les jeunes pouvaient se rendre pêcher se font de plus en plus rares.
Les tarifications de certaines rampes de mise à l'eau ont fait migrer les utilisateurs vers celles qui étaient gratuites, ce qui a provoqué une généralisation de la tarification aux alentours de Montréal et plusieurs autres régions du Québec. Les tarifs vont de 15 $ à 50 $ par jour, voire même des tarifs uniques de 500 $ ou 600 $ pour la saison.
Jadis, c'était gratuit
Mon défunt père qui m'a transmis la passion de la pêche était un journalier qui gagnait un tout petit salaire. Il économisait un petit montant sur chaque paye pour se permettre quelques sorties de pêche durant la saison estivale. Nous allions principalement en territoire libre, où les accès étaient gratuits et nous pêchions majoritairement à proximité du domicile. Aujourd'hui, avec son maigre salaire, je crois bien qu'il n'aurait pas eu les moyens de pratiquer la pêche s'il devait payer des centaines de dollars chaque week-end pour stationner son véhicule avec sa remorque. Jadis, les accès en secteurs publics étaient tous gratuits.
Faire respecter la loi sur la marine marchande
Comme monsieur Roy l'a mentionné dans sa première complémentaire, devant l'inaction du gouvernement, l'Association des Pêcheurs Sportifs du Québec, entièrement formé de bénévoles, s'apprête à déposer une requête en justice d'ici quelques jours afin de faire respecter le droit des Québécois à l'accès à nos plans d'eau publics.
Quelles mesures le Parti libéral du Québec prévoit entreprendre?
Avec une telle réponse, je comprends bien que vous êtes complètement déconnecté de la réalité. Je comprends également que votre Gouvernement n'a AUCUNE intention de s'attaquer au problème des accès aux plans d'eaux publics bien au contraire. Vous avez eu 4 années pour régler le problème et rien n'a été fait. Un Gouvernement qui s'intéresse au bien-être de l'ensemble de la population doit avoir le courage de confronter les municipalités fautives. Au lieu de ça, votre Gouvernement s'écrase et se plie et n'assume aucun leadership. De quoi avez-vous peur? Est-ce que l'intérêt et les caprices des riches propriétaires de chalets, pour ne pas dire châteaux, bordant les lacs priment sur l'ensemble de la population? C'est le message que nous, pêcheurs sportifs et plaisanciers, recevons. À cet effet, nous saluons l'initiative du Parti Québécois de proposer une politique nationale d'accès aux plans d'eaux, politique qui ne fera que rétablir l'ordre naturel des choses.
Soutenir l'Association des Pêcheurs Sportifs du Québec pour un accès équitable aux plans d'eau publics au Québec.
Afin de soutenir l'APSQ dans sa lutte pour récupérer l'accès à nos plans à des coûts abordables et sans discrimination, adhérez ou faites un don en vous rendant sur son site Internet http://www.apsq.ca .
Stéphan Bourgeois