C’est du Québec que Lawrence MacAulay a lancé une tournée canadienne qui s’arrêtera dans des centres de recherche, des entreprises de transformation et des fermes jusqu’au 17 juillet prochain. Entre l’annonce de subventions, son discours se veut rassurant et ferme : la gestion de l’offre sera maintenue. Intégralement ? Il se garde bien de le dire ! Mais il y ajoute un nouveau leitmotiv : innovation.
Commençons par les bonnes nouvelles. Le Fédéral reste ferme sur la gestion de l’offre, malgré les discours rudes des politiciens américains. Mais le ministre canadien de l’Agriculture est confiant, surtout après avoir rencontré son homologue Sonny Perdue à Savana en Georgie, même si tous les deux ne siègent pas à la table des négociations de l’ALENA.
Lors d’une rencontre avec les médias, Lawrence Mac Aulay l’a répété à plusieurs reprises : « nous l’avons dit très clairement, le gouvernement du Canada protègera la gestion de l’offre. Ça a très bien servi le pays et ça continue à bien le servir(…)Elle apporte un retour équitable aux producteurs tout en assurant des aliments de grande qualité aux consommateurs , a-t-il martelé.
Parlons-nous d’une protection intégrale, lui avons-nous demandé? Bouche cousue. Aucune réponse en ce sens.
Travailler ensemble
Concernant les discussions sur l’ALENA, le ministre estime que les agriculteurs des deux côtés de la frontière veulent un accord gagnant. « Je peux vous assurer que l'agriculteur canadien et l'agriculteur américain sont très intéressés à faire en sorte que l'ALENA poursuive son chemin en raison de la forte augmentation des exportations. Vous exportez, vous apporter de l'argent dans le pays, c'est ce que nous voulons faire, et c'est ce que l'américain veut faire. En travaillant ensemble, nous pouvons être beaucoup plus forts », a-t-il lancé pour parler de l’état actuel des négociations.
Il dit souhaiter que l’accord permette un plancher minimum de commerce agricole qui soit favorable à tous les pays membres de l’ALENA.
Financer l’innovation
La tournée pan-canadienne intitulée « l’Agriculture canadienne en croissance », se veut aussi une occasion pour le ministre MacAulay de parler d’innovation, un thème qui revient aussi souvent que la GO dans la bouche du politicien.
« Il y a plusieurs programmes différents qui sont accessibles en agriculture. C’est important de s’en prévaloir. C’est ce que je dis souvent en entrevue, pour être certain que les gens le réalisent. Le gouvernement du Canada veut être certain que les agriculteurs du Québec réalisent des innovations, qu’ils soient progressifs. »
Visites au Québec
Le ministre d’Agriculture et Agroalimentaire Canada a lancé sa tournée le 25 juin dernier par une rencontre avec la Fédération de la relève agricole et la Fédération des agricultrices du Québec sur les lieux du Marchés des jardiniers de La Prairie qui souligne son 50e anniversaire. Le lendemain, trois annonces financières, en autant de visites l’ont occupé. Ainsi, le fédéral accorde un investissement de 12,7 millions de dollars à l’organisme Swine Innovation Porc dans le cadre du volet des grappes agroscientifiques du Partenariat canadien pour l’agriculture.
Un arrêt à la Fromagerie La Station de Compton se voulait un appui au secteur laitier. Il en a profité pour octroyer une aide financière pouvant atteindre 910 355 dollars à l’entreprise pour l’achat et l’installation d’un équipement robotisé qui lui permettra d’améliorer la qualité de ses produits et d’accroître sa capacité de production.
« Ce projet nous permettra d’augmenter le temps d’affinage de nos fromages fermiers certifiés biologiques et de poursuivre la croissance de notre entreprise. L’acquisition du système d’automatisation et l’agrandissement de nos caves d’affinage nous aideront à répondre à la demande accrue de fromage affiné produit localement et à faire face à la concurrence européenne dans ce marché de niche. Le ministre a également visité la crèmerie Coaticook.
Mercredi il a vanté les avantages de l’innovation en agriculture à l’occasion de la clôture de l’International Conference on Precision Agriculture qui se tenait à Montréal.
« Aujourd’hui, avec les innovations, nous produisons plus de nourriture sur moins de terres. Nous utilisons moins d’eau, moins de fertilisants et moins de pesticides. Il y a 100 ans, une ferme nourrissait 10 personnes, aujourd’hui, cette ferme en nourrit 120. »