Comme nous l’a confié en entrevue Pierre Lampron, président des Producteurs de Lait du Canada/DFC, une harmonie au niveau fédéral des divers programmes provinciaux s’avérerait trop complexe. C’est d’ailleurs ce qu’on dit les différents éleveurs de la relève en panel lors de l’assemblée générale des Producteurs de Lait du Canada qui se tenait les 17 et 18 juillet derniers au Château Laurier à Québec.
Chaque producteur qui s’exprimait représentait sa province et évoquait les avantages et inconvénients des programmes dans leur secteur et dans leur province.
Pour l’Alberta, Greg Debbink a évoqué le PADEL ( Programme d’aide au démarrage d’entreprises laitières) qui selon lui prend beaucoup trop de temps et d’argent pour son obtention. Il déplore que seulement trois fermes soient autorisées chaque année dans le cadre du programme. Bien qu’une province comme l’Alberta ait peu de producteurs, 519 fermes laitières dont 115 producteurs laitiers de moins de 35 ans, Il reconnaît que le forum créé pour la relève a du bon et il apprécie le soutien actif d’Alberta Milk pour les générations futures ce qui, dit-il, « donne une assise au démarrage».
Le représentant de la Saskatchewan qui elle n’a que 165 fermes laitières voit des avantages dans l’attribution du quota, ce qui constitue un capital. Il apprécie aussi que cela soit ouvert à tous y compris aux nouveaux producteurs provenant d’autres provinces ce qui probablement permettra à la Saskatchewan d’augmenter sa part dans la production laitière du Canada.
Jeremy Deck du Manitoba, province de 282 fermes laitières, voit dans le PAR ( Programme d’aide à la relève) des avantages puisque celui-ci permet de considérer une carrière à temps plein dans le monde laitier. Il apprécie le 20 kg de quota donné qui ne peut pas être vendu ni repris.
Tyler Hendricks producteur de l’Ontario ( 3567 fermes laitières dans cette province), l’une des provinces les plus productrices au Canada avec le Québec a dit : « Le programme ontarien en fait il y en a deux, un programme pour les nouveaux producteurs qui permet d’acheter de 10 à 35 kg / an et un accès sur la priorité d’achat de quota par le système de vente de quota par mois. L’avantage que j’y vois c’est que ça encourage les nouveaux producteurs à entrer dans l’industrie. L’inconvénient c’est que la liste est longue».
Mais il estime et ce n’est pas rien que l’Ontario « est ouvert aux jeunes».
Marie-Pier Vincent, représentante du Québec a déclaré quant à elle : « Le portrait des fermes laitières au Québec actuellement, c’est 37 % qui ont de la relève actuellement. On a, pour nous aider, la FRAQ dont 50 % des membres sont des producteurs laitiers. La FRAQ en plus d’agir dans le «day to day» agit aussi sur le plan politique. On peut aussi compter sur le programme Arterre pour garder des fermes en vie. Depuis 2006, 110 fermes ont débuté grâce à ce programme».
Au Nouveau-Brunswick, Jerry Bos, dont la province ne détient que 189 fermes laitières, a déclaré s’être retiré du programme de relève il y a 5 ans pour acheter une ferme déjà établie : « Le programme doit être amélioré. Il faudrait accorder des quotas gratuits plutôt que de les prêter», a-t-il mentionné.
Il a conclu en rappelant l’importance de la gestion de l’offre et qu’il fallait se souvenir que tout récemment une productrice est morte sur les routes du Canada pour défendre la gestion de l’offre : « On a travaillé trop fort pour échouer maintenant».