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ALENA: Brian Mulroney prêt à abolir la gestion de l’offre depuis 2014. À quand un débat ouvert ?

C’était un peu un secret de polichinelle, mais Joël-Denis Bellavance l’affirme à nouveau dans La Presse du 7 août : Brian Mulroney est prêt à abolir la gestion de l’offre pour le lait, les œufs et la volaille. Philippe Couillard a réagi en déclarant que cette situation est « impensable» et que son gouvernement défendra la gestion de l’offre « coûte que coûte», de préciser La Presse.

On sait que l'ancien premier ministre du Canada, Brian Mulroney, conseille le gouvernement Trudeau sur les relations canado-américaines depuis l'arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche et qu’il milite de longue date pour obtenir des compensations pour les agriculteurs en échange de l’abolition de la gestion de l’offre. On connait aussi les positions du président américain contre le système de gestion de l’offre du Canada et la détérioration des relations entre nos deux pays que cela a entraîné.

Bernier a un ami et pas des moindres

Brian Mulroney est donc sur la même longueur d’onde que Maxime Bernier décrié et isolé depuis des mois pour avoir voulu défendre une agriculture plus flexible. Le député conservateur de la Beauce qui a fort probablement perdu sa chefferie en grande partie à cause de ce sujet le répète sur plusieurs tribunes notamment sur la téléweb agricole du Québec www.lvatv.ca en mars dernier : «Même si la position officielle du parti conservateur actuellement est de maintenir le système actuel ça ne correspond pas aux valeurs habituelles du parti et la gestion de l’offre tire à sa fin. Elle en est à son dernier souffle».

Mulroney maintient le cap depuis au moins 2014

Déjà le 13 janvier 2015, La Vie agricole écrivait : «Brian Mulroney remet en cause la gestion de l’offre». Nous rappelions alors que Brian Mulroney, ancien Premier ministre du Canada, en décembre 2014, lors d’un discours à Ottawa avait évoqué des changements à la gestion de l’offre : «Nous devrions réfléchir à la recherche d’une porte de sortie prudente, innovatrice et généreuse de nos programmes de gestion de l’offre pour les produits laitiers et la volaille», disait-il alors. Il a par la suite fait plusieurs déclarations en faveur de la fin de la gestion de l’offre dont l’une à Edmonton en 2017.

Brian Mulroney voit la fin de la gestion de l’offre en échange de « généreuses compensations » aux producteurs laitiers et aux agriculteurs et se dit «convaincu qu'un tel changement profiterait largement aux consommateurs canadiens tout en provoquant un élan d'innovation dans le secteur agroalimentaire au pays», précise La Presse.

Le gouvernement Trudeau évaluerait aussi la fin de la gestion de l’offre!

La Presse rappelle aussi qu’actuellement le ministère fédéral des Finances planche sur certains scénarios qui touchent l'avenir de la gestion de l'offre au pays. Brian Mulroney voit, quant à lui, en l’Australie et la Nouvelle-Zélande des exemples «qui ont connu un véritable boom dans le secteur des produits laitiers après avoir mis fin à leur système de quota respectif qui limitait les importations de l'étranger», de dire La Presse.

Maxime Bernier était seul à vouloir faire le débat. Il a maintenant à ses côtés un appui de taille, un ancien premier ministre du Canada, conseiller du premier ministre actuel.

Il est surtout à déplorer qu’avec la chappe de plomb que la gouvernance québécoise aime maintenir sur tous les sujets tabous en agriculture que le débat ne se soit jamais fait ouvertement !

 

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