J’ai bien aimé le commentaire de Monsieur Doyon « On ne veut plus de cochons dans le bois; Le temps d’une paix, on n’est plus là !». Ce commentaire peut sembler quelque peu cru, il l’aurait été possiblement moins devant un autre auditoire, mais il a le mérite de traduire ce que beaucoup de producteurs « normaux » pensent.
Il est de plus en plus difficile pour la ferme familiale de trouver sa place dans notre société. Elle est accusée par la gauche «bien pensante» d’être trop grosse et déconnectée, et par les économistes de droite d’être trop petite et sans avenir.
Dans un monde de rectitude politique, ça fait du bien d’entendre de temps en temps une montée de lait de la part d’un représentant syndical : C’est là qu’on se dit qu’on ne se sent pas totalement oublié, du moins pour un court instant !
Une très grande partie des aliments que nous consommons est produite par des fermes familiales, certaines sont de bonne taille, mais toutes sont opérées par une ou plusieurs familles. Pères, mères et enfants participent aux succès de ces entreprises.
La plupart de ces fermes sont exploitées avec passion et patience, sans trop compter les heures. Ce modèle de production semblait bien fonctionner : Il a permis d’avoir une agriculture prospère qui nous fournit jour après jour des produits sains.
Malgré ses qualités ce modèle de ferme est critiqué. Lorsqu’il rencontre son banquier le producteur de porc se fait dire qu’il serait mieux pour lui d’être intégré, même s’il est un bon entrepreneur. On lui dit que l’intégration c’est l’avenir, qu’il faut faire partie d’une filière intégrée, que seul il ne pourra pas survivre, qu’il est trop petit. Voilà le discours de nos banquiers, discours soutenu par une multitude d’économistes de droite et par des programmes de soutien monétaires gouvernementaux largement favorables à l’intégration.
Rendu chez lui, ce même producteur, lorsqu’il allume la télé ou ouvre le journal, découvre que son modèle de production n’est pas viable, qu’il devrait sortir ses cochons, les mettre au pâturage, les abattre lui-même et faire sa propre mise en marché à la ferme! Malheureusement ce n’est pas pour lui, car il est propriétaire d’une mégaporcherie sans avenir !
Dure journée pour ce producteur! Que faire? Surtout qu’il a vu dans la dernière décennie plusieurs fermes porcines autour de chez lui fermer ou se faire intégrer. Au début c’était les moins bons, mais depuis quelques années c’est au tour à d’excellents producteurs de lâcher. Le soutien n’est plus là, les programmes ont été détournés par les grandes entreprises. Même son syndicat ne semble plus y croire à son modèle de ferme, il se sent bien seul.
C’est pour cela que j’aime le commentaire de Monsieur Doyon, même si ce n’était pas politiquement correct, il a remis les pendules à l’heure et défendu avec vigueur le modèle de production qui produit la grande majorité des porcs au Québec, porcs qui sont reconnus mondialement pour leur viande de Qualité.
Maintenant j’aimerais bien entendre des commentaires sur l’intégration forcée que vivent nos producteurs de porc : cela pourrait être beaucoup plus intéressant.