Dans l’Aperçu économique du secteur canadien d’équipement agricole de 2017, les prévisions de l’équipe de l’Économie agricole de FAC concernant les ventes totales de tracteurs et de moissonneuses-batteuses étaient généralement proches des ventes réelles (la projection de ventes totales de tracteurs s’établissait à 13,1 %, par rapport à 15,4 %; la projection de ventes totales de moissonneuses-batteuses s’établissait à 27,3 %, par rapport à 23,9 %). Les ventes de tracteurs à quatre roues motrices sont généralement plus difficiles à prévoir, compte tenu de la complémentarité avec les équipements servant à l’ensemencement. Nos prévisions pour 2018 seront vraisemblablement différentes en raison du contexte international des échanges commerciaux.
La demande d’équipement neuf dépend en grande partie de la vigueur de l’économie agricole. Durant la première moitié de 2018, les ventes d’équipement agricole au Canada ont affiché une croissance modérée qui s’est située en moyenne à près de 5 %. La hausse des taux d’intérêt, les pressions exercées sur les prix de l’équipement agricole, la croissance lente du revenu agricole et le dollar canadien plus faible devraient faire diminuer les ventes d’équipement agricole au cours de la deuxième moitié de l’année.
L’Économie agricole de FAC prévoit que les ventes d’équipement agricole seront stables ou en baisse pour le reste de 2018 :
- Les ventes totales de tracteurs devraient s’accroître de 1,4 %.
- Les ventes de tracteurs à quatre roues motrices devraient diminuer de 6,4 %.
- Les ventes de moissonneuses-batteuses devraient chuter de 6,9 %.
Prévisions concernant les ventes d’équipements agricoles en 2019 :
- Ventes totales de tracteurs : baisse de 1,6 %
- Ventes de tracteurs à quatre roues motrices : baisse de 12,5 %
- Ventes de moissonneuses-batteuses : baisse de 12,8 %
Les ventes devraient ralentir à cause des incertitudes commerciales liées aux prix des produits de base et des attentes moins élevées en ce qui a trait aux rendements des cultures en raison des conditions de croissance sèches qui prévalent au Canada. En conséquence, les recettes des productions végétales au Canada devraient afficher une croissance modérée de 2 % en 2018 et de 1,3 % en 2019, ce qui explique les prévisions de ralentissement des ventes de tracteurs à quatre roues motrices et de moissonneuses-batteuses pour ces deux années. L’accroissement de la production au cours des dernières années a apporté un soutien aux recettes des productions végétales et aux ventes d’équipement agricole. Les recettes des productions animales, en particulier celles des élevages de bovins et des exploitations laitières, sont aussi un bon indicateur des ventes de tracteurs à deux roues motrices, d’où notre prévision selon laquelle les ventes totales de tracteurs demeureront relativement stables. Les recettes des productions animales devraient croître de 3 % en 2018 et en 2019.
À l’heure actuelle, la croissance modérée des recettes monétaires agricoles se traduit par des ventes plus faibles d’équipement agricole. Malgré ce ralentissement, les ventes totales de tracteurs correspondent à la moyenne sur cinq ans, qui est de 25 829 équipements vendus. Nous prévoyons encore que les ventes de moissonneuses-batteuses et de tracteurs à quatre roues motrices se normaliseront entre les moyennes observées au cours des périodes de 2000 à 2007 et de 2013 à 2017. Les ventes annuelles de moissonneuses-batteuses se sont chiffrées en moyenne à 1 347 équipements au cours de la période de 2000 à 2007 et à 2 341 équipements au cours de la période de 2013 à 2017. Parallèlement, les ventes de tracteurs à quatre roues motrices se sont chiffrées en moyenne à 633 équipements au cours de la période de 2000 à 2007 et à 1 104 équipements en moyenne au cours des cinq dernières années.
Facteurs qui influent sur les ventes d’équipement agricole :
- Le dollar canadien – Pour chaque fluctuation de 0,01 $ de la valeur du dollar canadien, les ventes d’équipements agricoles tendent à fluctuer en moyenne de 0,5 %. Le dollar canadien devrait s’échanger en moyenne à 0,78 $ en 2018 et à 0,763 $ en 2019. Plus le dollar canadien s’affaiblira, plus les ventes d’équipement agricole diminueront.
- Taux d’intérêt – Pour chaque hausse de 50 points de base, les ventes d’équipement agricole diminuent en moyenne de 1,25 %. On prévoit que les taux d’intérêt continueront d’augmenter graduellement en 2019.
- Incidence des prix des produits de base et de la production de cultures agricoles sur les recettes monétaires agricoles – La croissance modérée des recettes monétaires agricoles se traduit par un fléchissement des ventes d’équipement agricole.
- Croissance de l’économie canadienne – Les ventes globales de tracteurs sont étroitement liées à la vigueur de l’économie canadienne et à la faiblesse du taux de chômage, qui se traduisent par des ventes vigoureuses de tracteurs de faible puissance qui, en règle générale, ne sont pas associés au secteur agricole.
- Prix de l’équipement – (Les ventes d’équipement devraient diminuer en 2019 compte tenu de la diminution des recettes des productions végétales, des pressions exercées sur le dollar canadien et des hausses attribuables au progrès de la technologie et aux prix des intrants bruts dans les procédés de fabrication comme ceux de l’acier). La hausse des prix de l’équipement agricole a aussi un impact sur les ventes d’équipement agricole, et comme le prix de la plupart des équipements est en dollars américains, les prix des nouvelles technologies seront aussi touchés par la valeur du dollar canadien.
Nos projections ne tiennent pas compte de l’impact des tensions commerciales actuelles et de l’incidence que les tarifs douaniers sur l’acier et l’aluminium pourraient avoir sur les ventes d’équipement agricole. Il peut être extrêmement difficile de prévoir l’évolution des ventes en période d’incertitude. Ne manquez pas mon billet de la semaine prochaine, dans lequel j’examinerai la façon dont les tensions commerciales mondiales actuelles et les tarifs douaniers imposés sur l’acier et l’aluminium influent sur les ventes d’équipement agricole.
Leigh Anderson est Économiste agricole principal
Leigh Anderson a commencé à travailler à FAC en 2015 en tant qu’économiste agricole principal. Sa spécialité est le suivi et l’analyse du portefeuille de FAC et de la santé de l’agroindustrie ainsi que l’évaluation des risques inhérents à ces activités. Avant d’entrer au service de FAC, il a travaillé à la direction des politiques du ministère de l’Agriculture de la Saskatchewan. M. Anderson est titulaire d’une maîtrise en économie agricole de l’Université de la Saskatchewan.