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«Ottawa a transféré les décisions à Washington» dit Luc Boivin

Suite à la dernière entente États-Unis, Mexique,Canada (AEUMC) qui remplace l’ALENA, La Vie agricole a rejoint Luc Boivin, transformateur  laitier à La Baie, propriétaire de Fromagerie Boivin, et celui-ci estime que le plus dramatique dans les négociations qui viennent de se terminer est qu’Ottawa a transféré les décisions à Washington.

 « On est dans le même bateau que les producteurs», dit-il d’emblée.

«Les petits transformateurs subiront autant que les producteurs surtout les plus petits transformateurs. C’est moins vrai pour Agropur et Saputo pour qui ce sera un peu plus facile. En enlevant la classe 6 et 7, on revient dans la situation d’avant celles-ci et, comme Saputo et Agropur ont des usines aux États-Unis, ils auront moins d’impact».

Les gagnants dans cette entente qui auront le gros bout du bâton sont les distributeurs canadiens et les Américains déclare Luc Boivin : « Le pire, c’est qu’Ottawa a donné le contrôle des décisions à Washington. C’est maintenant Washington qui aura le dernier mot sur les changements de classe. Ça c’est dramatique!».

Des impacts déjà bien réels

«Sur l’ouverture des marchés additionnels, quand j’entends que ça n’aura pas d’impact, je dis c’est faux. Il y a juste un petit volume entré d’Europe depuis l’accord Canada-Europe et on voit déjà les impacts. La fermeture de l’usine Damafro par Agropur ou l’achat des fromageries Lemaire par notre groupe ce sont déjà des impacts de ces ententes».

« Avec le nouvel accord AEUMC, c’est une perte assurée de 10% d’un marché qui ne grandit plus donc il y a des joueurs qui vont fermer» ajoute Luc Boivin.

Vers la fin de la gestion de l’offre

Questionné sur le modèle des quotas français qui avait disparu en 2015 suite à une planification ordonnée par le politique sur 12 ans, Luc Boivin estime que « C’est le même scénario sans que les politiciens d’ici aient le courage d’annoncer la finalité de tout ça. Oui c’est la fin de la gestion de l’offre».

Des sources dans l’industrie ont évoqué à La Vie agricole que l’on risque de voir à court terme la fin des investissements au Canada dans le secteur du lait.

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