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Pronovost, l’homme qui rêvait de liberté en agriculture

Jean Pronovost est décédé le 26 décembre dernier. Toute l’équipe de La Vie agricole tient à lui rendre hommage et à le remercier de tous les bons moments passés en sa compagnie.

Jean Pronovost, c’est l’Homme qui a toujours cru au pluralisme syndical, qui l’a démontré dans son rapport portant son nom et qui l’a défendu sur maintes tribunes et dans le cadre de nombreux engagements. M.Pronovost, cet ancien sous-ministre faisait partie des grands sages que le Québec a connus lors de la Révolution tranquille.

En 2016, il a fondé avec l’équipe de La Vie agricole, la famille Garon et Simon Bégin, l’ancien attaché de presse du ministre Jean Garon, L’Institut Jean-Garon, espérant qu’enfin se fasse le débat tant souhaité dans le monde agricole.

Il a aidé de sa personne, il a donné une crédibilité certaine à cette nouvelle organisation qui se positionne sur des sujets d’intérêt public : La protection du territoire agricole, l’aide à la relève, l’autosuffisance alimentaire, le pluralisme syndical, etc.

Jean Pronovost a aidé L’Institut Jean-Garon  en convaincant André Desmarais et Power Corporation de financer L’Institut Jean-Garon pour les trois prochaines années. 

On se souviendra tous que dès qu’il est devenu fondateur de l’Institut Jean-Garon, des personnalités aussi importantes que Claude Béland, Jean-Pierre Léger, Jean-Martin Fortier, Mathieu Bock-Côté, Laure Waridel et tant d’autres sont devenues parrains et marraines du nouvel organisme de réflexion.

La liberté d’expression était son principal souhait au sein de l’Institut. Il a d’ailleurs signé, à titre de président de l’Institut Jean-Garon, la préface du livre de Roméo Bouchard : L’UPA, un monopole qui a fait son temps !

L’automne dernier, il signait une lettre en soutien à une acéricultrice, non pas parce qu’il rejoignait tout son combat, mais pour que la liberté d’expression existe un jour réellement dans le monde agricole québécois.

Jean Pronovost rêvait d’un monde agricole libre pour que la relève en sorte plus forte. De nouvelles orientations au MAPAQ seront peut-être à l’ordre du jour avec l’arrivée du nouveau gouvernement caquiste. Souhaitons qu’il sache s’inspirer de la «bible en agriculture»: Le rapport Pronovost dont l’Institut Jean-Garon et La Vie agricole présentaient le résumé «10 ans après» en février 2018.

Au cours de l’année 2018, à sa grande satisfaction, il a vu naître un nouveau média qui, selon lui, donnera enfin l’accès à la liberté d’expression, la téléweb LVATV.CA

Lors d’un échange/entrevue avec l’éditeur de La Vie agricole, Yannick Patelli, en compagnie de l’agroéconomiste français Jean-Marie Séronie, Jean Pronovost confiait ceci à la caméra de LVATV.CA en novembre 2017 :

« Ma position est bien connue. J’ai recommandé qu’on puisse mettre en place d’autres syndicats : il y a des raisons éthiques, des raisons politiques (…) et il y a des raisons pratiques. Après 45 ans, il faut revisiter les lois. (…) Avec le syndicat actuel, ils votent entre eux, ils perdent leur poste s’ils expriment une dissidence. (…) Le monopole actuel n’est pas transparent (…) Je pense que c’est inévitable (l’application de la recommandation 47). Les Québécois vont s’apercevoir qu’en agriculture c’est comme en politique, on ne peut pas avoir un seul parti. Vous verriez le tollé si on proposait cela en politique demain matin!».

Tout récemment, à titre de président-fondateur, il continuait à suivre les activités de L’Institut Jean-Garon et  il s'était réjoui de l'octroi en décembre d'une subvention qui permettra à celui-ci d'organiser, l'automne prochain, un colloque sur la protection du territoire agricole en lien avec la sécurité alimentaire, un sujet qui lui tenait à cœur.

Jean Pronovost  manquera à tous et assurément au monde agricole mais il laisse un héritage riche pour faire en sorte d’amener de l’air frais en agriculture. À tous et chacun, pour lui faire honneur maintenant, de continuer de s’inspirer de sa philosophie de pensée.

 

 

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