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La paperasse menace les agriculteurs

De plus en plus d’agriculteurs sont préoccupés par leur fardeau réglementaire et son impact sur l’intérêt de leur relève. Selon les données publiées aujourd’hui par la FCEI à l’occasion de la 10e édition de la semaine de la sensibilisation à la paperasse, la proportion d’agriculteurs inquiets des effets de la réglementation sur leur entreprise est passée de 77 % en 2008 à 81 % en 2018. 

Embourbés dans une réglementation excessive, des formulaires complexes et un mauvais service à la clientèle, 69 % des agriculteurs canadiens s’interrogent quant à savoir si leurs enfants devraient reprendre l’entreprise familiale ou démarrer leur propre entreprise. « Comme partout au Canada, le Québec a une solide tradition agricole où la question de la relève demeure un enjeu fondamental. Il faut éviter de dissuader la jeune génération d’entrepreneurs agricoles de prendre sa place à coup de paperasse excessive, soutient Bruno Leblanc, directeur des affaires provinciales pour le Québec à la FCEI. Sachant que 41 % des agriculteurs prévoient se retirer dans les 10 prochaines années, il est préoccupant de constater que de nombreux agriculteurs se demandent si la prochaine génération acceptera d’affronter la pile de paperasse qui les attend et qui ne cesse d’augmenter dans le secteur agricole. »

Les agriculteurs déplorent particulièrement la paperasse exigée par l’Agence du revenu du Canada (59 %), l’Agence canadienne d’inspection des aliments (46 %), la réglementation environnementale (45 %) et Statistique Canada (40 %).

« La paperasse prend diverses formes, explique M. Leblanc. Les sondages de Statistique Canada sont un exemple. La FCEI se bat depuis des années pour que ces sondages ne soient pas envoyés aux agriculteurs au beau milieu des périodes de pointe. Nos données révèlent que 92 % des agriculteurs souhaitent une interruption des sondages aux moments les plus occupés de l’année. Il est difficile de comprendre pourquoi on demande encore aux agriculteurs de remplir des sondages pendant les récoltes. Il faut aller au-delà de quelques mesures éparpillées pour réduire efficacement la paperasse du secteur. Un sérieux coup de barre s’impose afin que les agriculteurs se sentent écoutés plutôt qu’écrasés par une réglementation beaucoup trop lourde. »

La FCEI espère que l’Énoncé économique fédéral de l’automne dernier sera suivi de mesures concrètes. Le gouvernement fédéral a, en effet, promis de supprimer certaines barrières au commerce interprovincial et de moderniser sa réglementation. Nous avons déjà recommandé à Ottawa de réduire les obstacles au commerce de produits agroalimentaires sur le territoire canadien, comme les règlements redondants émanant des trois paliers de gouvernement, notamment ceux relatifs à l’inspection des viandes.

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