Pacte, dites-vous ? Pourquoi en parler? Parce que les êtres humains, lorsqu’ils perçoivent d’éventuels dangers et un futur difficile, s’empressent d’en savoir davantage. Et ils veulent en parler surtout lorsqu’ils réalisent que ce sont eux-mêmes qui contribuent à la présence de ces dangers futurs. Ils réalisent que par leur conduite personnelle, ils sont ceux qui peuvent redresser la situation et calmer l’urgence climatique, redresser les inégalités et faire respecter les directives de la Déclaration des droits de l’homme, ce précieux document adopté par l’ONU après la deuxième Grande Guerre mondiale (1948.)
Ils savent aussi que ce ne sont pas quelques dévoués citoyens qui vont seuls régler le problème – ni même les États. Il faut des pactes, soit des engagements de l’ensemble des citoyens ou citoyennes. Les dictionnaires, pour leur part, nous disent qu’un pacte est un contrat, une convention ou des accords solennels entre des États ou des associations d’individus, de citoyens et citoyennes, et de tous ceux qui se rassemblent « et se rendent solidaires de leurs conduites collectives afin d’assurer le mieux-être de chacun et chacune.
Personnellement, à bien y penser, je réalise que grâce au fait d’avoir « duré longtemps», comme le disait un de mes petits fils, j’ai eu la chance de connaître trois Québec.
Deux Québec ont survécu grâce à des pactes soutenus par les citoyens et citoyennes.
1er pacte
Le premier étant le Québec conquis et religieux (1760-1960), fondé sur la solidarité et sur la réaction de la population française au moment et après la conquête de leur territoire par les armées du Roi d’Angleterre. Ensemble, les francophones ont décidé de ne pas retourner en France, de continuer, au Québec, à parler français et à pratiquer leur religion qui les reliait les uns les autres. Il croyait à la possibilité de créer un coin de pays catholique, français et agricole.
1760 – 1960 : deux siècles d’une société fondée sur le pacte des valeurs chrétiennes de partage, d’égalité, de fraternité, de solidarité.
2e pacte
Puis, à la suite de la Grande Guerre 1939-1945 et la découverte de nouvelles technologies favorisant les communications, le Québec décide de répondre positivement à l’appel d’être maitres chez eux, et de confier l’éducation et les institutions de santé dirigées par les religieux des siècles précédents aux citoyens civils du Québec et à l’État, afin, disait-on, de permettre au Québec de prendre une meilleure part du contrôle de son économie, au profit de collectivité. Le deuxième Québec est alors né alors sous la force d’un nouveau pacte : devenir maître chez nous!
3e pacte
Puis vint 1980, un nouveau pacte (mondial celui-là) que de grands économistes ont appelé « le basculement » du monde. Nous devenons des « citoyens du monde ». » Se présente alors dans le monde, sans oublier un troisième Québec différent du second : ce troisième, selon Joseph Stiglitz, un grand économique américain est à « l’origine des politiques désastreuses qui font qu’il est urgent de repenser le monde.
Les citoyens et citoyennes du Québec 1760-1960 et ceux et celles de 1960 ont ensemble repensé leur pays, avec succès. Ceux du troisième devraient s’inspirer de leurs ancêtres. Amen.
BV 1 : Claude Béland lors d’une entrevue donnée à Garon TV à L’ITHQ. Voir la vidéo sur www.institutionjeangaron.com et sur www.lvatv.ca
BV 2 : Claude Béland marchant avec Simon Bégin, président de l’Institut Jean-Garon sur la rue Saint-Denis avant leur dîner au Cherrier.