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«Glyphosate : aucun journaliste n’a osé penser au-delà de la première étape!» dit Geloso

Concernant les pesticides, les médias manqueraient de culture scientifique : C’est ce que soutient sur sa page Facebook Vincent Geloso, chercheur associé à L’Institut économique de Montréal (IEDM).

Il écrit : « À propos des pesticides et du glyphosate. Le reportage de Radio-Canada et Patrick Lagacé montre, selon moi, le manque de culture scientifique des médias.

Premièrement, comme le souligne Jean-Michel Allard Prus, la plupart des gens cités ne sont pas des scientifiques impliqués dans le domaine concerné et la moitié des experts scientifiques sont des sociologues qui se prononcent sur l'aspect "naturel" du produit. Une brève recherche sur google scholar montre que la littérature "peer-reviewed" ne trouve aucun effet ou un effet minime.

L'effet minime est d'ailleurs mal compris par les journalistes.

Ceci me mène à mon deuxième point. Une augmentation de 40% du risque de cancer du sang suite à une exposition lourde ne veut rien dire en soi. L'entièreté des cancers du sang affectent environ 1 homme sur 53 et 1 femme sur 72. Une augmentation de 40% du risque pour ceux qui sont exposés "lourdement" indique que le risque passe de 1.9% à 2.6%».

Sur le plan économique, il prétend que : «Si le pesticide réduit le prix de l'alimentation, il réduit les risques associés à la malnutrition. Toutes les études de risques ne tiennent pas compte de cet effet sur le comportement des gens – pourtant documenté. C'est donc une analyse dans laquelle toutes les choses ne sont pas égales par ailleurs. En faisant ce genre d'analyse, on réalise que les pesticides réduisent l'utilisation des terres et permettent (en augmentant la productivité agricole) de retourner des terres en forêt (ceci séquestre du carbone et contribue à réduire la pollution atmosphérique. Les fermes qui utilisent des pesticides ont aussi tendance à nécessiter moins de machinerie et donc l'utilisation de moins d'énergie produisant des particules lourdes. Si ces effets bénéfiques sont supérieurs pour le bien-être des populations affectées à la marge supérieure des risques associés à l'utilisation en elle-même, il s'agit d'un "trade-off" qui en vaut la peine.

Il précise: «Aucune de ces questions n'ont été mises de l'avant par l'équipe de Radio-Canada ou par Patrick Lagacé. Je ne les blâme pas, ce n'est pas le genre d'éducaiton qu'ils ont obtenu et ils ne sont tout simplement pas outillés pour penser scientifiquement. Malheureusement, le résultat peut être tragique». 

Il rappelle ensuite : «Dans les années 1960, Rachel Carson avait fait scandale avec son travail sur le DDT. Plusieurs années après, une seule de ses affirmations avait survécu le test scientifique (concernant la coquille des oeufs d'aigles à tête blanche). Malheureusement, cela n'a pas empêché l'interdiction internationale du DDT qui était utilisé pour tuer les moustiques porteurs de malaria. Des millions de vies ont été perdues en raison de cette prohibition. Carson, avec raison, a été largement critiquée pour cette conséquence secondaire de son travail. Peut-être que ce n'est pas le cas avec le glyphosate, mais la question doit être demandée. Malheureusement, aucun journaliste n'a osé penser au-delà de la première étape : la seule exception est Jean-François Cliche au journal Le Soleil qui semble avoir une compréhension scientifique de base du sujet.

 

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