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«La terre a plus de valeur que le tracteur dans l’entrée» dit Caroline Joan Boucher

Caroline Joan Boucher, directrice-adjointe de division pour le groupe FBE Bernard Experts est candidate pour le poste de vice-présidente à l’Ordre des agronomes (OAQ) aux élections qui s’en viennent ce printemps. Elle a donné une entrevue ce matin à La Vie agricole. Si dans son programme, Mme Boucher qui a un parcours sur le terrain et dans le syndicalisme agricole, rappelle que l’OAQ doit être le gardien de nos sols, elle nous a rappellé : « La terre a plus de valeur que le tracteur dans l’entrée».

Un rôle plus important à jouer pour l’OAQ

Elle pense que l’Ordre des agronomes a un rôle plus important à jouer dans la société. Elle souligne que récemment les 40 ans de la CPTAQ ont été soulignés et que l’OAQ était absent : « L’ordre des agronomes était absent aux 40 ans de la CPTAQ : Allo, faut qu’on soit là ! L’ordre des agronomes doit être un acteur décisif dans les décisions de la CPTAQ. Actuellement dans l’aménagement du territoire, on ne prend pas assez position.»

Clarifier le débat sur les pesticides

Concernant le débat actuel sur le rôle des agronomes dans le dossier des pesticides, elle considère qu’il faut aussi savoir ce que veut le consommateur pour y adapter notre agriculture.

Pour ce qui est des conflits d’intérêts dont parlent depuis des semaines les médias généralistes, elle précise : « Oui, il faut clarifier le débat, mais il n’y a aucun agronome qui se lève le matin avec un esprit malsain en se disant je vais faire quelque chose de pas bien !»

Elle reconnait que le privé est souvent à l’origine de la nouvelle technologie, mais c’est dit-elle, « parce ce que le gros financement est là»

Comment éliminer les conflits d’intérêts ?

Mme Boucher considère qu’il y a plusieurs solutions pour distinguer les agronomes qui feront les recommandations et les agronomes qui pourraient vendre des produits. Les solutions peuvent passer par plus d’agronomes dans les ministères ou dans les clubs conseils, mais peuvent aussi passer, selon Mme Boucher, par deux équipes dans une même compagnie, ceux qui conseillent et ceux qui vendent. « Je ne suis pas pour ou contre le privé.», dit-elle.

Sur Louis Robert

«Il s’est positionné. Il a le droit de se présenter». Concernant le conflit de Louis Robert avec le ministre de l’Agriculture qu’il poursuit en diffamation elle nous précise :«S’il est élu, je prendrai le relais de ce côté-là, mais ce conflit n’enlève pas les compétences de M.Robert».

Sur l’indépendance professionnelle, faut-il faire comme la France ?

«Sous la présidence de M.Duval, ce qui nous a été livré c’est un rapport, un petit examen d’une firme sur ceux qui font des prescriptions agronomiques et qui reçoivent des petites récompenses. C’est vraiment rien.Il faut une enquête approfondie. Parce que les agronomes qui sont pour les compagnies ont des recommandations qui vont dans le sens de ce que pense la compagnie en général.»

Mme Boucher a bien l’intention si elle est élue de remettre les pendules à l’heure nous dit-elle. Concernant l’idée qui circule qu’il faudrait faire comme la France, dissocier les recommandations des ventes, quand nous lui précisons que dans un document officiel intitulé ‘’Arrangement en vue des reconnaissances mutuelles des qualifications professionnelles entre l’Ordre des agronomes du Québec et la Commission des titres d’ingénieurs en France’’, il est écrit : «La profession d’agronome est encadrée par des règles déontologiques au Québec alors que ce n’est pas le cas en France», elle préfère ne pas commenter n’ayant pas eu connaissance de ce document.

 

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