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Expropriation de Mirabel:le Fédéral termine le processus de la rétrocession des 11 000 acres de terres

C’est devant une salle remplie d’expropriés ou de leurs descendants que le ministre des Transports, Marc Garneau, s’est engagé au nom du gouvernement fédéral à terminer la revente des terres excédentaires prises en 1969 aux agriculteurs.  Bien que la nouvelle ait réjoui tout le monde, l’incertitude demeure quant aux prix qui seront demandés pour ces terrains dont 65% sont des érablières en bonne santé et exploitables.

 

 

Ce sont 748 acres de terres comprises dans l’entente la revente des 11 000 acres, signée par le gouvernement de Stephen Harper en 2006. Un litige avait bloqué la conclusion de la revente de ces lots à cause d’une route enclavée sur le territoire et pour laquelle il fallait terminer les discussions quant à son usage. Ces terres sont situées au nord-ouest du site aéroportuaire, dans le secteur anciennement connu sous le nom de la Côte Saint-Louis, à Sainte-Scholastique.

Selon le président du syndicat de base de l’UPA de Mirabel, Marcel Denis, lui-même fils d’exproprié et négociateur pour les agriculteurs depuis 20 ans, ce sont neuf lots qui seront offerts à autant d’anciennes familles propriétaires. 

En 2006, le fédéral avait revendu les lots en définissant le prix selon la valeur marchande de 2006, moins 15% en guise de compensation pour les dommages, moins la valeur des investissements réalisés par le producteur agricole.

Cette fois-ci, l’annonce a été faite sans que l’UPA ne sache si le Fédéral utilisera la valeur marchande de 2006 ou s’il ajustera celle-ci à celle de 2019. « Pour nous, c’est clair que c’est la valeur de 2006 qui doit être utilisée, car ces terrains font partie du 11 000 acres rétrocédés. Si le Fédéral veut ajuster la valeur à 2019, on ne sera pas d’accord », a-t-il déclaré en marge de la conférence de presse.

Marc Garneau s’excuse

Durant la période des questions, l’une des grandes leaders du mouvement de contestation des expropriés, Rita Lafond et d’autres agriculteurs se sont succédés au micro pour demander des excuses du gouvernement fédéral pour la souffrance vécue par les familles touchées.

« Des excuses, on en veut, on ne lâchera pas çà », a lancé Françoise Monette qui a rappelé avoir passé toute sa vie à soutenir les expropriés.

Ce à quoi Marc Garneau a répondu : « on a commis une grosse erreur en 1969. Le gouvernement était moins sensible aux préoccupations des gens, des communautés, des autochtones, de l’environnement. Je m’en excuse, vous avez été des victimes de cela, on en est très conscient ».  Il a toutefois refusé de parler au nom du gouvernement fédéral, ajoutant « que le dossier chemine » en ce sens à Ottawa.

Réconciliation avec les autochtones

Invité à assister à la cérémonie, le grand chef mohawk de Kanesatake, Serge Simon, a dit avoir le cœur brisé que sa communauté ait encore une fois été oubliée dans ces discussions.

« C’est dur à accepter, car je représente les premiers, les expropriés originaux de ces terres-là. (…) Mais, on essaie de trouver un chemin vers la réconciliation (…) je veux trouver une façon d’avancer et de guérir ma communauté ». Il a salué l’ouverture du ministre Garneau « le premier à nous écouter » et du maire de Mirabel, Jean Bouchard, qui aurait fait des propositions de discussions pour du développement conjoint entre les deux communautés.

Consultation publique

L’annonce de la rétrocession des 748 acres de terre était aussi accompagnée du lancement d’une Consultation publique pour l’utilisation de 560 acres de terre comprises à l’intérieur du périmètre clôturé aéroportuaire, actuellement en location par Aéroports de Montréal.  « On serait prêt à déplacer la clôture et à rapetisser la zone aéroportuaire », a confirmé le vice-président aux Affaires publiques, Martin Massé.

La Ville de Mirabel ne cache pas son intention de reprendre ces terrains à des fins industrielles, puisqu’ils longent l’autoroute 50 et qu’ils sont contigüe à l’est au village de Sainte-Scholastique.

Quant aux agriculteurs, ils n’ont pas encore décidé s’ils tenteront de les retourner à l’agriculture. « On n’a toujours dit qu’on ne voudrait pas aller à l’intérieur des clôtures. C’est le Fédéral qui fait les invitations. Il y aura un comité de transition, on va en parler », a mentionné Marcel Denis.

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