Alors que LVATV obtenait hier une entrevue exclusive avec le chercheur français, Gilles-Éric Séralini, diabolisé par certains scientifiques suite à son étude de 2012 sur les rats et le Round-up de Monsanto, le site EurekAlert, un service d'actualités scientifiques en ligne proposant des actualités sur la santé, la médecine, les sciences et la technologie émanant d'institutions de recherche et d'universités renommées, vient de publier que des chercheurs de l’Université de l’État de Washington ont découvert une variété de maladies et d’autres problèmes de santé chez les enfants de deuxième et troisième générations de rats exposés au glyphosate.
A-t-on à faire à un «remake de l’affaire Séralini» qui va de nouveau déchainer les critiques dans le monde scientifique ou à des preuves irréfutables ?
« Les chercheurs ont observé chez des descendants de rats exposés des maladies de la prostate, des reins et des ovaires, ainsi que des obésités et des anomalies congénitales.», précise EurekAlert.
Toxicologie générationelle !
Pour Michael Skinner, professeur de sciences biologiques à la Washington State University, et ses collègues, si rien ne se passe réellement sur la première génération de rats, la problématique se poserait dans le cadre des deuxième et troisième générations. Skinner et ses collègues parlent de «toxicologie générationnelle»
«Ils ont exposé les rats gravides à l'herbicide entre leurs huitième et quatorzième jours de gestation. La dose (…) n'a produit aucun effet néfaste apparent sur les parents ou la première génération de progénitures. Mais (…) les chercheurs disent avoir assisté à une "augmentation spectaculaire" de plusieurs pathologies affectant les deuxième et troisième générations. La deuxième génération a connu une "augmentation significative" des testicules, des maladies des ovaires et des glandes mammaires, ainsi que de l'obésité.
Chez les hommes de troisième génération, les chercheurs ont constaté une augmentation de 30% de la maladie de la prostate, soit trois fois plus que celle d'une population témoin. La troisième génération de femmes présentait une augmentation de 40% de la maladie rénale, soit quatre fois plus que celle des témoins. Plus du tiers des mères de la deuxième génération ont eu une grossesse infructueuse et la plupart d'entre elles sont décédées.», écrit EurekAlert.
«Skinner et ses collègues appellent ce phénomène "toxicologie générationnelle" et ils l'ont constaté au fil des ans dans les fongicides, les pesticides, le carburéacteur, le composé de plastique bisphénol A, le DEET insectifuge et l'herbicide atrazine.» d’écrire le site EurekAlert
Mickael Skinner a voulu étudier le glyphosate puisqu’il est parmi les composés les plus couramment utilisés dans le monde. Son étude est la troisième du style en quelques mois à Washington
Sa conclusion se résume ainsi : «La capacité du glyphosate et d'autres toxiques environnementaux à avoir un impact sur les générations futures doit être prise en compte (…) et est potentiellement aussi importante que la toxicologie à exposition directe réalisée aujourd'hui pour l'évaluation des risques».