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Assurés, mais pas indemnisés !

Plusieurs producteurs agricoles de la région de Saint-Pamphile étaient réunis le 11 juin dans une grange du Rang Double de la ferme Pamphily, pour protester contre la Financière agricole du Québec (FADQ) qui faillirait à son rôle d’assureur disent-ils dans le dossier de l’indemnité de la récolte de foin 2018. La vingtaine de producteurs sont signataires d’un document qui sera remis sous peu au Protecteur du citoyen faute de n’avoir pu s’entendre avec la Financière agricole du Québec.

L’UPA local et régional présents, L’UPA national absent !

Si l’UPA nationale de Longueuil n’était pas au rendez-vous, c’est accompagné du président de L’UPA de L’Islet, Steve Pelletier, et du président de la Fédération de l’UPA de la Chaudière-Appalaches, James Allen, que les producteurs se sont expliqué devant les médias régionaux présents et devant  le seul média national venu à leur rencontre, La Vie agricole/LVATV.

Les seuls recours aujourd’hui qui s’offrent à ces producteurs déçus des instances officielles qui gèrent l’agriculture au Québec semblent donc être Le Protecteur du citoyen et des sorties médiatiques.

«Les producteurs s’attendent en toute légitimité à ce que la FADQ couvre une grande partie de leurs pertes lorsque surviennent des évènements climatiques d’importance comme celui-là», a déclaré Steve Pelletier, président de l’UPA de L’Islet, à propos de la sécheresse de 2018. Le poids du syndicat unique semble toutefois avoir peu pesé pour le moment dans le conflit avec la FADQ.

Une fin de non-recevoir de la FADQ

La Vie agricole s’était déjà déplacée à Saint-Pamphile à la fin de l’hiver pour le même dossier, mais les producteurs et les présidents locaux des UPA concernés espéraient alors une entente avec la Financière. Celle-ci n’a pas eu lieu.

La Financière reconnait pourtant « les faiblesses du programme» nous disent les producteurs initiateurs de la conférence de presse, Gérald Jalbert et Gino Pelletier, mais pas au point de changer ses méthodes d’évaluation.

Si tout le monde s’entend pour dire que la météo varie selon les régions du Québec, il semble que l’assurance récolte ne s’applique pas aux réalités de chacune d’entre elles.  Et le comble est que le tout se mesure par des stations météorologiques qui semblent on ne peut plus aléatoire puisque deux fermes distantes de quelques centaines de mètres auraient eu droit à des remboursements différents de plusieurs dizaine de milliers de dollars.

Pas de formations sur l’assurance au cours des dernières années

Selon Gino Pelletier, il semble que la problématique soit liée aux régions montagneuses et que le cas soit déjà posé aussi en Abitibi, dans les Hautes-Laurentides, au Bas-Saint-Laurent et au Lac-Saint-Jean.

Les producteurs présents nous apprennent pour certains ne pas avoir su avant cette sécheresse s’ils étaient assurés pour les superficies ou pour les besoins alimentaires des animaux ! Il ne semble pas que la Financière ni leur syndicat, à les écouter, ne leur aient donné de formations au fil des années.

Au point où Gino Pelletier nous déclare avoir dû vendre une partie de son cheptel pour s’en sortir cette année. Non seulement il n’y a plus de fermes témoins pour mesure les productions réelles de foin dans une région ( ce qui est un comble pour une assurance récolte) le nombre de stations météorologiques aurait baissé au fil des ans selon le producteur Raymond Leblanc.

Pourquoi la Financière n’agit pas ? Pourquoi l’UPA centrale n’intervient-elle pas de toute l’influence qu’on lui connait ?

Le MAPAQ pas encore interpellé

Il semble que les régions soient pour le moment isolées. Quelques députés ont été informés, mais aucune action concertée n’est pour le moment entreprise auprès du ministre de l’Agriculture, André Lamontagne.

Et pourtant, les producteurs n’ont-ils pas face à eux le gouvernement le plus identifié en faveur des régions depuis bien longtemps ? Quand La Vie agricole pose la question en conférence de presse aux deux représentants local et régional de l’UPA s’il n’était pas temps de renverser la pyramide du bas vers le haut, même au sein de leur organisation syndicale, la réponse se fait timide : « On peut toujours espérer» de dire Steve Pelletier, président de l’UPA de l’Islet.

Le producteur Gino Pelletier nous confie aussi : « On n’est pas impliqué comme producteurs dans la création et la reformulation des programmes».

Pour James Allen, président de l’UPA régional, le problème est plus complexe parce que le système d’assurance récolte est pris dans le carcan fédéral-provincial. Ce sur quoi Steve Pelletier précise que le palier fédéral a eu pour le moment plus d’écoute que le palier provincial au cours des derniers mois.

Raymond Leblanc de la ferme bovine RSPL SENC conclura la conférence en disant comme message destiné à la Financière : « Quand t’es coupable, t’es coupable», rappelant que le calcul d’indemnité s’est fait à compter du 1er mai l’an passé sans tenir compte qu’il y a eu 10 nuits sous zéro en Mai dernier dans son secteur.

« On ne s’attend pas à avoir à se battre pour être compensés» dit-il sensiblement déçu de la situation.

« On paye 35 ans pour la mauvaise année et on n’a pas été compensé cette mauvaise année quand elle arrive. J’aimerais bien savoir ce que diraient les dirigeants de la Financière si on leur disait après 30 ans d’assurance salaire, les critères ont changé», a lancé Gérald Jalbert, propriétaire de la ferme où tous ces producteurs se sont exprimés.

Ces producteurs à l’est de Québec comptent donc maintenant sur le Protecteur du citoyen pour faire entendre raison à la Financière agricole du Québec.

Voir les vidéos sur www.lvatv.ca

 

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