La Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles a commencé ses travaux sur les pesticides, ce qui devrait être un exercice intéressant et essentiel, laisse en partant un goût amer : le sensationnalisme et la non-science semblent prendre plus de place que la raison et la science.
Cet exercice ressemble plus à un procès des herbicides et des agronomes du privé qu’à toute autre chose! Ces agronomes du privé seront déclarés coupables et jetés en pâture au grand public au grand plaisir des médias et des groupes environnementaux.
Les déclarations des fonctionnaires du ministère de l’Environnement semblent d’ailleurs bien alimenter ce procès. Ce procès annoncé occultera les changements et les solutions nécessaires à une agriculture plus durable.
Le sujet est fort complexe et demande un certain recul. C’est d’ailleurs le rôle de la commission de l’agriculture, des pêcheries, de l’énergie et des ressources naturelles. Elle permet aux élus de se faire une idée sur un sujet comme les pesticides afin de modifier les règlements ou éventuellement les lois afin de faire progresser dans ce cas-ci la législation.
Malheureusement les stratégies de communication des groupes environnementaux se radicalisent de plus en plus. Ils n’hésitent pas à manipuler la science, rejetant les études qui leur sont défavorables et glorifiant les «bonnes» études! Ils utilisent les mêmes stratégies qu’ils reprochent aux multinationales de l’agrochimie.
Actuellement, on a l’impression que seules les extrémistes ont la parole dans ce dossier, et que pour être écouté il faut faire du sensationnalisme, un peu à l’image de l’affaire Louis Robert.
Pourtant ce dossier mérite toute l’attention du législateur, autant à Ottawa qu’à Québec. Il faut rappeler que c’est le gouvernement fédéral qui approuve les pesticides qui peuvent être utilisés au Canada et dicte les conditions d’utilisation. Mais c’est le gouvernement du Québec qui fait la politique agricole et qui s’occupe du soutien à la production.
Restreindre l’utilisation des pesticides est un objectif louable et souhaitable, mais cela doit s’accompagner par des solutions de remplacement qui seront vulgarisées avec succès. Si la commission se transforme en un vaste procès aux coupables déjà désignés, les médias seront contents, le peuple sera content, mais l’on aura perdu une belle occasion de réellement mettre sur pied des mesures de développement durable.
Les lobbys environnementalistes actuels ont tendance à oublier les solutions de remplacement, pire, ils oublient que celles-ci auront besoin d’être vulgarisées auprès des producteurs, ils auront alors besoin des gens du privé pour le faire. Le recours à l’entrepreneuriat a été la clé de la révolution verte (révolution qui amena les pesticides) dans les années 60 et 70. Le succès de la révolution de l’agriculture durable passera aussi par l’entrepreneuriat. Un vendeur de solutions durable, payé à commission, est-il plus acceptable qu’un vendeur de produits chimiques payé à commission ? Une question intéressante à poser à la commission !