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Beyond Meat au-delà du vrai

J’ai en tête deux images semblables qui refont surface. Des moutons en grand nombre qui se jettent l’un après l’autre en bas du précipice et son contraire, les 140 énergumènes suicidaires qui montent l’Everest en mai 2019 à la queue leu leu. Pas fort, mais c’est tendance. 

On délaisse le lait en faveur d’une boisson au soja ou aux amandes hautement transformée. On en fait notre marque de commerce personnelle, car nous sommes dans le vent tout en ignorant totalement tout de cette boisson, son origine, ses méthodes d’extraction, sa liste d’additifs, ses contaminants en fonction de leur provenance géographique ou leur processus de transformation. Mais…c’est tendance, alors on fonce!

On vend du faux et ça marche. Un succédané de par sa nature a besoin de toute une liste d’ingrédients, de liants, de couleurs et autres ajouts parfois ésotériques pour imiter le vrai produit, le tout savamment transformé et surtransformé pour obtenir une approximation de la saveur, de la valeur nutritive, du goût et de la forme désirée.

Beyond Meat a tout pour devenir ce genre de tendance.

La composition du produit vedette californien Beyond Meat en comparaison avec le vrai burger apparait beaucoup moins sain, local ou écoresponsable. À preuve, voici la composition de leur burger vedette qui fait l’objet d’une importante campagne publicitaire:

Isolats de protéines de pois, huile de canola pressée par expulseur, huile de noix de coco raffinée, eau, extrait de levure, maltodextrine, saveurs naturelles, gomme arabique, huile de tournesol, sel, acide succinique, acide acétique, amidon alimentaire modifiée, cellulose de  bambou, méthyl cellulose, amidon de pomme de terre, extrait de jus de betterave, acide ascorbique, extrait d’annato, extrait de rocou, extrait de fruits citriques, glycérine végétale, huile de coprah. (Traduit de l’anglais).

Leur poulet, s’il se vend encore, contient ceci :

Des isolats de protéines de soja, des isolats de protéines de pois, des graines d’amarante (pseudo-céréales sert de féculent), des saveurs artificielles (dont le naltodextrine, extrait de levure, sel, saveurs naturelles non définies et  huile de tournesol), huile de canola, fibre de soja, fibre de carottes, vinaigre blanc, épices, extrait d’ail, sel, extrait d’oignons, vesou, phosphate dipotassique, dioxyde de titane, chlorure de potassium et extrait de paprika. (Traduit de l’anglais)

Imaginez tous les processus nécessaires pour obtenir chacun de ces ingrédients individuels sans compter tous les additifs pour les confectionner et comparez le tout à votre galette de bœuf ou du poulet maison qui contient au maximum du sel et du poivre avant cuisson.  Et si on était sur médicaments, allergique ou intolérant à un seul de ces produits ou sous-produits transformés.

Beyond Meat a tout pour plaire à un type de population en mal d’une image comme certains végétariens qui le sont pour les mauvaises raisons. Si je voulais me pavaner sur la base de ce que je mange, je choisirais le bio, car ce serait paraître plus logique, plus vrai, plus instruit et plus conforme à tout ce qu’on connait de facteurs “santé” aujourd’hui. Je serais plus bio…logique et plus proche du réel plancher des vaches.

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