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En politique il faut viser le maillot jaune !

À quelques jours du tour de France 2019, une petite référence aux différents maillots remis au cours de cette célèbre compétition sportive est de mise : le maillot jaune est celui du leader du classement général, le maillot vert, celui du meilleur sprinter, le maillot blanc à pois rouges, celui du meilleur grimpeur. Quel maillot porteront à la fin de leur mandat nos ministres caquistes ?

À la fin de l’été, ça fera bientôt un an que les caquistes tiennent le guidon du Québec ! Du temps des libéraux on disait : «Les deux mains sur le volant», mais la tendance du discours sociétal étant plus à l’écologie en ce moment, on peut penser que le gouvernement se déplacera maintenant à vélo !

Le bilan des caquistes n’est peut-être pas si impressionnant que ce que traduisent les sondages ! À croire peut-être que les Québécois les aiment plus parce qu’ils détestent les autres politiciens qu’ils ne les aiment vraiment…

Les caquistes tiennent la cadence comme des bons grimpeurs, mais le bilan d’un gouvernement c’est comme en vélo, c’est à la fin du tour qu’on peut juger des performances et donc distribuer les maillots. Mais cela ne nous empêche pas quelques commentaires pendant le «tour» !

Agriculture : « L’affaire Louis Robert, t’as beau mettre des rustines, tu finis toujours par crever!»

Côté agriculture, le ministre André Lamontagne a été dès le début très impressionnant que ce soit en studio lors de ses visites à LVATV, ou encore plus lors de son discours au congrès de l’Union paysanne où il a établi comme marqueur : Le rapport Pronovost, c’est mon étoile du nord! C’est peut-être son côté sprinter de déclarer d’emblée le fond de sa pensée. Mais les semaines qui ont suivi ont démontré que le pédalier manquait un peu d’huile !

Soyons réalistes, en plus de ne pas avoir les coudées franches puisque son premier ministre, François Legault, a martelé plusieurs fois avant les élections qu’il souhaitait garder le statu quo sur le monopole syndical, André Lamontagne a déraillé (ou s’est fait enfargé) dans l’affaire Louis Robert qui le hante de mois en mois. C’est comme l’affaire Benalla pour le président Macron en France : l’affaire Louis Robert t’as beau mettre des rustines, tu finis toujours par crever à nouveau !

En mai dernier, entendre le premier ministre Legault en totale complicité avec le président de l’UPA, Marcel Groleau, lors la conférence de presse de L’Assomption, déclarant «Je pensais que ce serait plus dur que ça» ne garantit absolument en rien à ceux qui espèrent des changements majeurs en agriculture, un horizon dégagé. Des fois ça sent la tromperie comme ces cyclistes super héros qui gagnent 7 fois le tour de France, mais pour lesquels on apprend quelques années plus tard qu’ils étaient dopés au max.

Immigration : « On pédale par en arrière »

Sur les grands enjeux de société, les caquistes ont voté des lois identitaires qui font plaisir à la base de son électorat, mais qui seront restrictives pour plusieurs immigrants et qui n’ont pas forcément de sens selon l’esprit du Canada tel qu’il est constitué autour du multiculturalisme : Canada, dans lequel ces immigrants tentent une nouvelle vie.

Par ailleurs, on martèle partout qu’on manque de monde à la ville comme aux champs, mais on pédale par en arrière pour surtout ne pas amener trop de diversité par ici !

Culture et patrimoine : «Le maillot à POUAH pour Nathalie Roy»

Sur le plan patrimonial et culturel, la ministre Nathalie Roy vient de rater plusieurs occasions de prendre sa place, mais elle a surtout tout floppé dans le dossier de l’église Saint-Cœur de Marie sur la Grande Allée à Québec. Quelle belle occasion elle avait là pour démontrer que l’identité du Québec c’est aussi de garder en vie ses vieilles pierres à moins que ce clocher romano-Byzantin soit jugé par ce gouvernement comme trop ostentatoire !

Chose certaine pour l’entrée du Vieux-Québec, inscrit à l’UNESCO, et dépossédé de son histoire, on a envie de donner à la ministre Roy le maillot à «POUAH»!!

Régions : « Il ne faudrait pas juste pédaler dans le vide!»

Sur le plan régional, Marie-Ève Proulx, revenant de sa tournée vélo pour le défi Pierre Lavoie, pour le coup pas au sens figuré, déclarait à la radio locale de Montmagny CIQI FM récemment, qu’elle adorait son rôle de ministre, mais qu’elle n’avait pas l’impression de faire grand-chose. C’est justement ce que lui reproche la députée péquiste de  Gaspé, Mégganne Perry-Mélançon, qui dit ne jamais la voir dans son comté.

À la défense de la ministre Proulx, il est vrai que le premier ministre l’a assignée sur un très très grand territoire :ministre déléguée au Développement économique régional et ministre responsable des régions de la Chaudière-Appalaches, du Bas-Saint-Laurent et de Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine. Mais il ne faudrait pas juste pédaler dans le vide du coup ! Les régions au cœur de l’élection des caquistes ont des attentes immenses !

Environnement : « Pour le coup, elle, la ministre Chassé, elle a sprinté»

Sur le plan environnemental, l’abolition du Conseil de gestion du Fonds vert et de Transition énergétique Québec laisse perplexe et fait craindre de l’ingérence politique ainsi qu’une nouvelle dilapidation des fonds selon ce que rapportait récemment Greenpeace. On se rappellera surtout le passage éclair de Marie-Chantal Chassé qui n’est même plus à commenter. Mais pour le coup elle, la ministre Chassé, elle a sprinté ! S’il y en a un qui peut porter fièrement son maillot c’est le ministre des Transports François Bonnardel qui par l’annonce du tunnel sous l’île d’Orléans à l’est de Québec vient de sauver sur le plan environnemental et patrimonial ce joyau du fleuve Saint-Laurent aux portes de Québec. Il lui reste à nous démontrer que le projet épargnera les terres agricoles sur la rive-sud.

Pesticides : «On verra, on verra !»

Revenons aux dossiers agricoles : les non-dits sur le dossier des pesticides nous ramènent à l’idée que malgré les intentions louables du ministre de l’Agriculture vers une transition écologique personne ne sait dans ce gouvernement comment expliquer à la population l’utilité de certains pesticides. La Commission parlementaire sur les pesticides débutera à l’automne prochain : on verra, on verra comme disait d’ailleurs François Legault il y a quelques années.

Donnons la chance au coureur ou au cycliste qui courent et pédalent pour le Québec, mais rappelons-nous comme le disait fin juin, Jean Charest, quoiqu’on pense de lui politiquement, l’une des bêtes politiques les plus sympathiques que le Québec et le Canada aient connu dans la dernière décennie : « Le vent peut tourner vite».

 

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