La ministre de l’Agriculture du Canada, Marie-Claude Bibeau a beau dire qu’on a la meilleure industrie agroalimentaire au monde, la Chine comme on le sait, en a décidé autrement en bloquant les importations de porc et de bœuf et fort probablement pour des raisons politiques plus qu’autre chose !
Quand le 1er décembre dernier, la fille aînée du fondateur de Huawei est arrêtée à Vancouver à la suite d’une demande d’extradition formulée par les États-Unis, on venait de mettre le pied dans la guerre économique entre les États-Unis et la Chine.
Soupçonnée de fausses déclarations bancaires concernant Skycom, une holding de Hong-kong qu’elle a présidée de 2008 à 2009 qui aurait livré en Iran en Syrie du matériel et de la technologie d’origine américaine sans tenir compte de l’embargo déclaré par les États-Unis, elle risque 30 ans de prison chez nos voisins du sud.
L’avenir du bœuf et du porc est majeur pour le Canada mais on semble mal mesuré l’ampleur de Huawei pour la Chine : Ren Zhenghei le fondateur de 74 ans, cet ingénieur, après un passage par l’armée et un mariage avec la fille d’un dignitaire, crée la start-up Huawei dont il ne détient que 1,14 %. Le reste est propriété de ses salariés, 96768 salariés détiennent 98,9 % des actions.
Si Huawei se développe dans les traces du pouvoir chinois, la compagnie s’ouvre en 2000 au reste du monde : d’abord l’Afrique, puis l’Inde, puis le Texas etc.
En 2010, cap sur la France avec le contrat d’implantation du réseau de fibre optique national de SFR ( l’équivalent dans l’hexagone de Bell ou Vidéotron).
En 2013 Huawei réalise déjà 70 % de son chiffre d’affaires à l’export. En Afrique la compagnie contrôle plus de 70 % du réseau 4G et a installé plus 50 000 kilomètres de fibre optique.
Si la CIA évoque des liens étroits entre Huawei et le ministère de la Sécurité en Chine, Pékin réfute ces informations.
Au milieu de cette guerre des nerfs entre les deux géants économiques, les États-Unis et la Chine, le Canada semble rester dans une valse-hésitation.