Aujourd’hui plus de 70 organisations se lèvent contre la signature au parlement français du CETA/AECG, le fameux accord commercial entre l’Europe et le Canada. Si de ce côté de l’Atlantique la pilule semble avalée, il n’en est pas de même en France. On sait que chaque parlement national outre-Atlantique doit signer l’accord et ce mercredi c’est à Paris que l’on s’apprête à signer, mais plusieurs militants veillent au grain : c’est le cas d’Attac France, du syndicat CGT, de Greenpeace, de l’UFC-Que Choisir, etc., plus de 70 organisations demandent aux députés de ne pas ratifier le Ceta. Et le Canada passe au bat, contesté pour ses élevages nourris à la farine d’animale !
Le gouvernement français voit dans l’accord Canada/Europe un bilan très positif depuis son entrée en vigueur provisoire il y a deux ans s’appuyant sur des exportations en hausse vers le Canada de plus 6,6 % ( et de 19 % pour ce qui a trait aux produits laitiers). Pour le gouvernement Macron, il n’y a pas de risque d’envahissement des produits canadiens même si le traité supprime les droits de douane sur 98% des produits échangés entre les deux zones.
Une députée de la majorité présidentielle a même mis de l’avant le souvenir des alliés canadiens lors du débarquement de Normdandie : «Nous avons besoin d'alliés qui partagent nos valeurs, y compris dans les guerres économiques» a déclaré Annie Chapelier, elle-même née au Canada.
D’autres dans les rangs de la majorité présidentielle s’interrogent et souhaitent un ajournement, d’autres députés comme au parti socialiste veulent un référendum dénonçant un illogisme avec les accords de Paris sur le climat.
Mais on retrouve de la contestation dispersée à droite comme à gauche de l’échiquier politique. La FNSEA, premier syndicat agricole français fait front commun avec les écologistes au nom du risque sanitaire. Plusieurs craignent qu’en provenance du Canada arrive du bœuf élevé avec des farines animales ce qui est totalement interdit en France.
Pour François Ruffin, le célèbre député de La France Insoumise si le CETA/AECG se signe officiellement, les français mangeront de la «farine de sang d'animaux, du sang d'animaux déshydraté, des poils d'animaux hydrolysés».
La majorité présidentielle tente de rassurer en expliquant qu’actuellement seulement 36 fermes au Canada se qualifient pour exporter en Europe selon les normes du continent.