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«Accaparement des terres, c’est un terme que je n’utilise pas»- Jean-Philippe Gervais

Selon le plus récent rapport de Financement agricole Canada (FAC/FCC), la valeur moyenne des terres agricoles du Canada a augmenté de 5,2 % en 2019, ce qui représente la plus faible augmentation de la dernière décennie. La Vie agricole a reçu en entrevue Jean-Philippe Gervais, chef économiste de FAC/FCC dans le cadre notre QUOTIDIENNE AGRICOLE ET AGROALIMENTAIRE tous les jours à midi en direct sur notre page Facebook. Il dit ne pas observer d’accaparement des terres au Canada.

Jean-Philippe Gervais précise que depuis cinq ans, on constate un ralentissement de la croissance dans les valeurs moyennes des terres agricoles : « Les années de hausses marquées de la valeur des terres agricoles continuent de céder la place à une croissance plus modeste, explique Jean-Philippe Gervais, économiste agricole en chef de FAC. Les fluctuations des prix des produits, l’incertitude entourant les échanges commerciaux internationaux et des conditions météorologiques difficiles freinent possiblement la croissance de l’industrie agricole canadienne, qui est par ailleurs dynamique et vigoureuse. », dit-il.

Historiquement, la valeur moyenne des terres agricoles a grimpé chaque année depuis 1993; toutefois, de 2011 à 2015, les hausses ont été plus prononcées dans de nombreuses régions partout au pays. Depuis, le Canada connaît des croissances plus modestes (moins de 10 %) de la valeur moyenne des terres agricoles.

Jean-Philippe Gervais rappelle que face à la pandémie de la COVID-19 cela fait en sorte que les producteurs agricoles et les propriétaires d'entreprises œuvrant dans l’ensemble de la chaîne de valeur alimentaire doivent composer avec un contexte économique difficile.

Concernant la variation des prix par province, Jean-Philippe Gervais rappelle qu’il faut regarder ce qui se passe dans le prisme de la gestion de l’offre, en spécifiant que les situations varient de l’est à l’ouest puisqu’en Saskatchewan 89 % des revenus proviennent des grandes cultures alors qu’au Québec c’est plus de 40 % de la production qui est sous gestion de l’offre.

Terres : Achat versus location ?

Lorsque nous lui demandons si on peut déterminer les avantages de l’achat versus la location de la terre il nous dit :« Il n’y a pas assez de chiffres pour déterminer ce qui est le meilleur, l’important c’est de tenir compte du revenu agricole versus le prix d’achat pour trouver l’équilibre».

Il rappelle qu’il est toujours important en parlant du prix d’une terre de regarder celui-ci versus la rentabilité de la terre. Il nous rappelle aussi que l’achat par des investisseurs ça ne représente que 1 à 5 % selon les provinces. Il semble donc bien difficile de croire à certains discours qui tentent de démontrer que l’accaparement des terres serait une réalité au pays.

« Accaparement des terres c’est un terme que je n’utilise pas, je vais laisser la responsabilité à ceux qui l’utilisent de donner leur définition», dit-il.

Jean-Philippe Gervais le confirme : «Les principaux acheteurs demeurent les producteurs de grandes cultures ainsi que les producteurs des secteurs soumis à la gestion de l’offre. Bien qu’il soit difficile d’évaluer le phénomène en raison du manque données, les achats par des investisseurs restent infimes à environ 1%», conclut-il.

 

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