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Ottawa doit préserver intégralement la gestion de l’offre dans les négociations commerciales

QUÉBEC, le 10 avril 2013 /CNW Telbec/ – « Nous n’attendons rien de moins du gouvernement du Canada qu’il respecte sa parole et qu’il préserve intégralement la gestion de l’offre et nos marchés dans les négociations commerciales actuellement en cours, notamment avec l’Union européenne. Protéger la gestion de l’offre, ça veut dire que le gouvernement canadien ne doit accorder aucun nouvel accès au marché canadien en dehors du contingent tarifaire de 20 400 tonnes de fromage déjà concédé par le Canada ». C’est l’appel qu’a lancé le président de la Fédération des producteurs de lait du Québec (FPLQ) dans le cadre de l’assemblée générale annuelle, tout en remerciant les gouvernements et les parlementaires québécois et canadiens pour l’appui unanime au modèle de mise en marché du secteur laitier manifesté jusqu’à maintenant.

« La négociation avec l’Europe n’est pas une négociation sectorielle. C’est une négociation globale et le résultat doit être équilibré globalement » a rappelé M. Letendre. À cet égard, il affirme que les offres canadiennes, selon plusieurs sources, seraient déjà très généreuses globalement. L’Europe ferait des gains importants dans plusieurs secteurs de la négociation tels que les marchés publics, les propriétés intellectuelles et les indications géographiques. Le Canada n’a donc pas à céder sur le fromage.

Rappelons que l’Europe exporte déjà au Canada pour plus de 160 millions de dollars de fromage annuellement. Son marché agricole est un des plus fermés de la planète, tous produits confondus, et l’un des plus subventionnés. Pour le Québec, en particulier, qui produit plus de 60 % des fromages fins au Canada, tout accès supplémentaire concédé se traduirait en pertes directes pour les producteurs et nos nombreuses fromageries, les petites comme les grandes. Chaque pourcentage de marché du fromage concédé représente 150 millions de pertes pour les producteurs et les transformateurs, mais surtout, toute concession supplémentaire enverrait un très mauvais signal pour les autres négociations de libre-échange en cours.

« On a bien démontré aux gouvernements que la gestion de l’offre, c’est un modèle agricole équitable qui non seulement contribue à notre souveraineté alimentaire, mais qui a des retombées économiques majeures sans coûter un sou au Trésor public » a affirmé M. Letendre. Il a ajouté qu’il s’agit du meilleur modèle au monde pour garantir un revenu équitable aux producteurs agricoles, sans subventions. « C’est le meilleur système qui existe pour nourrir notre monde, nos concitoyens, avec des produits locaux de grande qualité, à prix raisonnables. Malheureusement, et malgré les appuis politiques, les pressions pour ouvrir le marché canadien et déréglementer la production sont grandes. Elles viennent en particulier des négociations du Partenariat transpacifique et de celles avec l’Europe » a-t-il rappelé.

Confiance des consommateurs

Par ailleurs, le président de la FPLQ s’est réjoui des résultats d’un récent sondage de la firme Ipsos Marketing qui indiquait que 97 % des consommateurs québécois font confiance aux producteurs de lait. Il souhaite cependant que les producteurs laitiers maintiennent et renforcent le lien de confiance avec la population en faisant reconnaître les bonnes pratiques des producteurs en matière d’environnement, de qualité, de contrôle des risques liés à la salubrité, à la traçabilité, pour le bien-être animal et la biosécurité. « Dans la vie, en général, on veut avancer, améliorer nos façons de faire et notre sort. C’est la même chose sur nos fermes : on veut faire mieux, faire plus, faire durablement pour bien vivre de notre production et nourrir nos concitoyens » a conclu M. Letendre.

Source :
Jean Vigneault
Directeur, Communications et vie syndicale

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