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Pluralisme syndical: Dissidence à Québec solidaire ?

Alors qu’historiquement, du temps de Françoise David, on brandissait à Québec Solidaire le pluralisme syndical en agriculture comme une marque de courage, il semble que les temps pourraient changer et que les nouveaux cochefs, Gabriel Nadeau-Dubois et Manon Massé, puissent devenir plus fuyants sur le sujet au fil du déroulement de la campagne électorale actuelle, selon des sources qui ont contacté La Vie agricole. De son côté Eloïse Tanguay, attachée de presse de Manon Massé, nous assure que Québec Solidaire a un programme et qu’il s’y tient : « Nous sommes en faveur du pluralisme syndical en agriculture», nous a-t-elle confié!

Le pluralisme syndical, une valeur historique de Québec Solidaire

 

«Moi, je dis à l’UPA, faites-vous confiance» disait Françoise David en janvier 2017. Elle ajoutait concernant Jean Pronovost : « Nous étions en accord avec son rapport de 2008. C’est écrit dans notre programme, on est en faveur de la fin du monopole syndical. Car c’est comme ça dans les autres secteurs. Dans le monde syndical, il n’y a pas de monopole. (…) Pourquoi les agriculteurs devraient-ils être les seuls qui n’auraient pas le choix ? Et si l’UPA est forte, elle ne doit pas avoir peur de la concurrence. Si ce qu’elle dit est bon pour les agriculteurs, ils suivront L’UPA. Il ne peut pas y avoir quelques délégués syndicaux qui décident pour le grand nombre de producteurs, ce qui est bon pour eux, franchement ! (…) Comment se fait-il que dans notre société on en soit encore à se poser cette question sur le monopole ?».

 

L’est du Québec : les dissidents chez Québec Solidaire

 

L’est du Québec est probablement le coin de pays le plus en admiration avec l’UPA. C’est de là, dans la Beauce, que s’est organisée la riposte contre Maxime Bernier, le politicien le plus connu pour défendre la liberté en agriculture, pour lui barrer la route à la chefferie du parti conservateur du Canada.

Et voilà maintenant que depuis quelque temps, alors que Québec solidaire est clair dans son programme sur la nécessité de mettre en place le pluralisme syndical en agriculture, un candidat de Québec solidaire dans Bellechasse, Benoit Comeau, prétendrait jouer les dissidents concernant la représentativité des agriculteurs et la révision en profondeur de leur mode d’association professionnelle et prendrait ses distances d’avec la position officielle de son parti.

Cette semaine il aurait ouvert le couvercle de la marmite en déclarant devant des producteurs au sujet de la représentativité des agricultures, «Les agriculteurs sont les seuls à pouvoir donner réponse à cette question, il faudrait donc la leur poser». Selon nos sources, la fiche de communication du Politburo national de Québec solidaire qui circule en ce moment dans les régions dit ceci : «Pour Québec solidaire, L'Union des producteurs agricoles – UPA est beaucoup plus un allier qu'un ennemi. On dénote que depuis la parution du rapport Pronovost, l'UPA s'est adaptée et a mené des efforts pour être plus à l'écoute des pratiques agricoles alternatives notamment dans le bio en soulignant le travail de plusieurs jeunes de la relève». 

 

Il serait fort intéressant d’entendre ces jours-ci Jean Pronovost sur une telle affirmation, lui qui s’est fait dire par le président de l’UPA il y a quelques mois que tant qu’il ne renierait pas sa recommandation 47 (qui  proposait d'abolir l'accréditation et la cotisation à un syndicat unique et de permettre aux agriculteurs de choisir le syndicat auquel ils veulent appartenir et cotiser) , son rapport ne serait pas mis de l’avant par le syndicat unique.

Les cochefs de Québec solidaire sont-ils passés au confessionnal de l’UPA devant le « pape Marcel Groleau» ? Ont-ils sacrifié la liberté des agriculteurs en échange d’un chemin moins cahoteux et moins dangereux pour finir leur campagne ? La suite de la campagne électorale nous le dira, mais l’attaché de presse de Manon Massé nous assure que celle-ci est droite dans ses bottes.

On se rappellera tout de même des hésitations de Gabriel Nadeau-Dubois qui s’était emmêlé les pinceaux dans une entrevue éditoriale de la Terre de chez nous  et avait dû se rétracter sur son appui au monopole syndical. Un parti politique peut-il au Québec faire campagne «visière levée» en faveur du pluralisme syndical en agriculture ? Les prochains jours nous le diront !

 

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