Les travailleurs étrangers abaissent les salaires et les prix à la ferme ici et chez eux et privent nos régions de leur salaire et leur pays de leur force de travail. La présence devenue essentielle des travailleurs étrangers illustre l’absurdité de l’agriculture moderne et du commerce international tellement subventionnés qu’il en coute moins cher d’acheter ses aliments en Chine que de son voisin et vice-versa.
Les travailleurs étrangers abaissent les prix à la ferme, ici, et chez eux ce qui accélère l’exode rural et le remplacement des propriétaires exploitants par des fermes avec des employés. La plupart de ces travailleurs sont eux-mêmes agriculteurs et viennent aider Canadiens et Américains, à produire davantage d’aliments à un coup plus bas qui, exportés chez eux, vont y faire baisser les prix. L’argent gagné ici va leur permettre de produire davantage chez eux, ce qui va aussi faire baisser les prix, tout comme l’argent gagné à l’extérieur par les familles agricoles canadiennes. Or les bas prix sont le problème no 1 des agriculteurs ou qu’ils vivent. Chaque année des dizaines de millions quittent pour la ville pour cette raison. Le producteur lui-même est son propre compétiteur. S’il produit davantage, il voit les prix baisser. Jadis il n’avait que ses voisins comme compétiteurs maintenant ce sont les producteurs du monde entier.
Les travailleurs étrangers abaissent les salaires ici. En travaillant deux fois plus d’heures à un salaire inférieur dans des conditions inacceptables pour les autres citoyens. 350 000 immigrants, autant de travailleurs étrangers, dont 70,000 en agriculture (45 % de la main d’œuvre ) ne sont pas sans effet sur les salaires. Ils compétitionnent les travailleurs non spécialisés dans les abattoirs, la restauration, la marine, où ils contribuent à abaisser le cout du transport, etc. Ils appauvrissent les régions rurales puisqu’ils partent avec leur salaire. Les profits des grosses fermes qui les emploient lorsqu’elles appartiennent à des spéculateurs, corporations, banques, coopératives, fonds de retraite, s’en vont en ville aussi.
Leurs conditions de travail et de logement inférieures aux normes nationales posent un problème d’éthique au consommateur, à l’ employeur et à celui qui le subventionne et le finance . Il faut une certification éthique pas seulement biologique.
Les propriétaires de fermes, érablières, coop, restaurants, commerces, usines sont tous pour l’achat local, mais ils emploient des étrangers plutôt que leurs concitoyens parce que c’est moins cher tout comme les consommateurs qui achètent leur ail en Chine.
La responsabilité des gouvernants est à trois niveaux.
–Par leurs politiques agricoles qui a éliminé 100 000 fermes québécoises depuis 1960. La relève n’a plus accès aux meilleurs sols et aux fermes dont on a subventionné l’expansion.
-Par le dumping généralisé, qu’on appelle libre-échange, de surplus agricoles, subventionnés par Ottawa et Washington depuis 150 ans, qui fait baisser les prix mondiaux artificiellement.
-Par leur soutien à l’accaparement des terres, au pillage et à l’exploitation minière, forestière, financière des pays pauvres. Loin de contrôler leurs corporations et individus, ils les aident financièrement, fiscalement, militairement. Ce pillage crée conflits, pauvreté et migrants.
Dominique Bhérer mv, Maniwaki,