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Crop Life réagit au débat actuel sur les pesticides : «88% des aliments frais au Canada, sans trace de pesticides»

Alors que Vigilance OGM déclarait fin juillet sur le débat entourant les pesticides «Il est plus qu’inquiétant de voir Santé Canada aller à contre-courant d’une mouvance internationale qui pousse à repenser notre dépendance aux pesticides et travailler à réduire nos usages (…) le Canada deviendrait un pays plus laxiste que les États-Unis, ou encore que la Chine.», La Vie agricole a demandé sa lecture de la situation à Crop Life, la  fédération internationale regroupant des entreprises et des organisations professionnelles dans le secteur de la protection des cultures et la biotechnologie végétale. Nous avons aussi interrogé les ministres de l’Agriculture du Canada et du Québec.

Pierre Petelle, le président de Crop Life de son côté nous a répondu : «Tous les pesticides approuvés pour utilisation au Canada ont fait l’objet d’un examen approfondi en matière de santé et de sécurité. Santé Canada fixe des limites maximales de résidus (LMR), c’est-à-dire la quantité maximale de résidus de pesticides que l’on s’attend à trouver sur une culture récoltée lorsqu’un produit est utilisé conformément au mode d’emploi figurant sur l’étiquette. Les LMR sont utilisées pour faciliter le commerce; elles ne sont pas des indicateurs de santé et de sécurité. Les LMR pour chaque combinaison pesticide-culture sont fixées à des niveaux bien inférieurs à la quantité qui pourrait présenter un risque pour la santé humaine.»

99% des fruits et légumes frais sont en deçà des limites établies par Santé Canada.

«Les examens des LMR ont lieu régulièrement et sont généralement entrepris à la demande du titulaire d’homologation du produit. Parmi les raisons de mettre à jour une LMR existante, on peut citer un changement dans le mode d’utilisation d’une certaine combinaison matière active-culture, la disponibilité de nouvelles données sur les résidus, le désir d’harmoniser la LMR existante avec celle d’un autre pays partenaire commercial ou du Codex. Il existe diverses raisons de modifier une LMR, mais elles ne sont jamais liées à la sécurité. En fait, selon l’Agence canadienne d’inspection des aliments, environ 88% de tous les aliments frais au Canada ne contiennent aucune trace de pesticides – et les résidus trouvés sur plus de 99% des fruits et légumes frais sont en deçà des limites établies par Santé Canada.», a-t-il ajouté.

«On a beaucoup parlé dans les nouvelles des résidus de glyphosate dans les aliments en relation avec les limites maximales de résidus (LMR). (…) Malgré ce que certains titres des médias peuvent faire croire aux consommateurs, les changements proposés pour les LMR de glyphosate n’auront aucune incidence sur la façon dont les agriculteurs canadiens utilisent ce produit, et ces changements ne posent aucun risque pour la santé et la sécurité des consommateurs.», écrivait aussi Pierre Petelle dans une lettre rendue publique et intitulée, Les résidus des pesticides mis en contexte.

Les consultations encore en cours et rien n’est joué !

L’Ordre des agronomes du Québec a publié un communiqué signé par le vice-président de l’Ordre, M. Pascal Thériault dans lequel il est écrit : «Surpris par les récentes décisions de Santé Canada de hausser les seuils de résidus de pesticides, entre autres celle de suivre les recommandations de la société Bayer dans certaines cultures, l’Ordre des agronomes du Québec (OAQ) considère qu’il est primordial de se questionner sur les mécanismes de réévaluation des limites maximales de résidus de pesticide, dont le glyphosate (…) En tant qu’Ordre professionnel, dont le mandat est la protection du public, nous ne pouvons que questionner les décisions prises, considérant l’obscurité du processus. Quant aux consultations publiques, le processus devrait faire preuve d’un peu plus de transparence.»

Toutefois selon les dernières informations obtenues, les consultations se poursuivent jusqu’au 3 septembre.

Le Fédéral en mode communication

De son côté la ministre de l’Agriculture du Canada, Marie-Claude Bibeau a répondu sur le sujet par une vidéo postée sur son compte Facebook où elle dit :

« J’entends, je comprends et je partage l’inquiétude des gens à l’égard des pesticides », puis elle a indiqué que l’ARLA avait l’obligation légale de procéder à l’analyse des résidus de pesticides sur les aliments lorsqu’elle reçoit une demande, puis d’effectuer des recommandations. L’Agence étudie alors les données scientifiques et consulte le public, précise-t-elle. «Aucune décision n’a été prise en ce moment et votre santé c’est notre priorité. Je vous invite à participer en grand nombre à ces consultations», conclut-elle.

Le MAPAQ en mode sous-marin

Selon La Presse, le gouvernement du Québec serait en opposition avec le Fédéral. La Presse dit avoir en main une lettre du sous-ministre René Dufresne adressée au sous-ministre de Santé Canada, Stephen Lucas qui dirait : « Le MAPAQ souhaite vous faire part de ses préoccupations et de son désaccord.»

Le MAPAQ serait donc contre la hausse des limites maximales de résidus (LMR) de pesticides. Pour le moment le cabinet du ministre de l’Agriculture du Québec, André Lamontagne, n’a pas répondu aux questions envoyées par La Vie agricole.

 

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