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Les changements climatiques: l’agriculture à la fois coupable, victime et solution

Avec la COP26, la diminution des émissions de méthane semble devenir la cible principale pour le contrôle des gaz à effet de serre. Les secteurs visés sont principalement l’industrie pétrolière, par un meilleur contrôle de fuites, et l’agriculture ou l’élevage sont déclarés une source importante d’émission. Avec la COP26, on entend une voix de changement dans la volonté qu’ont les états à réduire les gaz à effet de serre et à contrôler les gaz à effet de serre, cependant l’agriculture semble faire partie du problème au lieu de faire partie de la solution. Le lobby végan semble utiliser allègrement les émissions de méthane des ruminants pour faire avancer son agenda, pourtant les émissions de méthane chez les ruminants c’est un peu l’arbre qui cache la forêt, l’élevage peut être une source majeure de captation de carbone, avec un bilan largement positif quand on parle de réduction de gaz à effet de serre.

L’agriculture, et plus particulièrement l’élevage, sont considérés comme des activités émettrices de gaz à effet de serre, pourtant quand on considère l’ensemble de l’activité agricole, elle devient un des principaux leviers pour contrer le réchauffement climatique. Les ruminants émettent du méthane, mais ils valorisent les prairies qui captent du carbone. Le système dans son ensemble, bien géré, est positif en terme économique et environnemental.

«Il ne faudrait pas oublier que l’élevage, avec de bonnes pratiques, est un élément essentiel dans la solution»- Yan Turmine

Le gouvernement français a lancé l’initiative 4 pour 1000. Cette initiative élaborée par des chercheurs de l’INRA à la fin du XXe siècle a pour but de restaurer la fertilité des sols et piéger des gaz à effet de serre. Leur calcul est simple : les sols sont un immense réservoir de matière organique dont de carbone. Les plantes absorbent le carbone, et en retournent d’énormes quantités. On a qu’à penser à l’impact positif d’une prairie dans une rotation sur la matière organique dans le sol. Avec l’augmentation de la matière organique des sols agricoles chaque année de quatre grammes pour mille grammes (0,4%), on serait capable de compenser l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre produits par la planète en un an. Cette initiative a d’ailleurs été reconnue lors de la COP21 en 2015.  Afin d’arriver à cet objectif l’on se doit d’adapter nos pratiques agricoles, et l’élevage joue un rôle central dans ces nouvelles pratiques, comme source d’engrais, mais aussi comme élément de valorisation des cultures et prairies.

«Dans un budget carbone, l’élevage est une dépense essentielle pour faire du profit en bas de la ligne.»- Yan Turmine

Dans le cadre de la COP26, plus de 70 pays, dont les États-Unis et l’Union européenne, ont promis de réduire leurs émissions de méthane de 30% d’ici 2030. Ces calculs incluent l’élevage animal, qui compte pour 32% des émissions de méthane causées par les humains. Cependant il ne faudrait pas oublier que l’élevage, avec de bonnes pratiques, est un élément essentiel dans la solution. Oui il génère d’un côté du méthane, mais il permet d’un autre côté une captation de gaz à effet de serre plus importante. Dans un budget carbone, l’élevage est une dépense essentielle pour faire du profit en bas de la ligne.

Comme l’a si bien dit Marie Hrabanski, chercheuse en sociologie politique au CIRAD*, dans le titre d’une de ses présentations : Climat : l’agriculture à la fois coupable, victime et solution

*CIRAD : Le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement est l’organisme français de recherche agronomique et de coopération internationale pour le développement durable des régions tropicales et méditerranéennes

 

 

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