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Le projet de loi voulant modifier la Loi sur les agronomes rate sa cible!

L’Association Québécoise des Agronomes en Fournitures d’Intrants (AQAFI) tient à remercier le ministre de l’Agriculture, monsieur André Lamontagne, pour le dépôt du projet de Loi visant à moderniser la Loi sur les agronomes.

Les agronomes de l’industrie sont nombreux à intervenir, au quotidien, auprès des producteurs et productrices agricoles, et ce, peu importe leur modèle de production ou la taille de leur entreprise. Ils représentent plus de 45% des agronomes au Québec. Nos membres sont des intervenants essentiels dans l’application et le transfert des connaissances sur les procédés, les technologies et les produits d’intrants utilisés en agriculture. Il est plutôt réducteur de conclure que la conduite d’un professionnel est liée à son employeur. En tant qu’agronomes à l’emploi de fournisseurs d’intrants, nous sommes convaincus de l’importance de la pleine indépendance professionnelle. Nos membres, tout comme les producteurs, reconnaissent le besoin de répondre aux inquiétudes des consommateurs. Ces derniers sont de plus en plus sensibles aux enjeux touchant l’environnement, la santé, la qualité de l’eau et l’innocuité des aliments.

Toutefois, l’ajout de l’article 27 à la Loi sur les agronomes (voir article 14 du projet de Loi1), vient radicalement changer la relation entre nos membres et leurs clients en séparant l’activité vente et représentation de l’activité conseil et recommandation.

Les «bons» et les autres ?

Cette façon soulève de nombreuses questions sur l’organisation de la vente, du conseil et du suivi technique liés à l’utilisation du produit. Le gouvernement vient de créer et cristalliser 2 classes d’agronomes : « les bons » et les autres.

Est-ce que cela permettra d’atteindre les objectifs du plan d’agriculture durable 2020-20302 lancé par le ministre de l’Agriculture en octobre 2019? La solution qu’on nous propose privera l’agriculture québécoise de la compétence et l’expertise de centaines d’agronomes. Elle enchaînera assurément des coûts supplémentaires que le producteur devra assumer. Les agriculteurs québécois ne peuvent encaisser cela afin de demeurer compétitifs et assurer la pérennité de leur entreprise.

Meilleure protection du public? Permettez-nous d’en douter!

La modernisation du champ d’exercice de l’agronome était et demeure essentielle. La solution visant à séparer la vente du conseil prévue dans ce projet Loi assurera-t-elle la réussite et l’atteinte des objectifs du gouvernement

du Québec, et surtout d’offrir une meilleure protection du public? Permettez-nous d’en douter. Dans sa tournée des parties prenantes, le ministre André Lamontagne n’a pas consulté la principale cible de la révision de la Loi : les agronomes de l’industrie. Nous souhaitons ardemment que le ministre corrige cette omission en nous permettant de démontrer au public, en commission parlementaire, de quelle manière les agronomes de l’industrie s’emploient à préserver leur indépendance professionnelle au quotidien.

Le Conseil d’administration de l’AQAFI

1 Projet de loi n° 41, Loi modifiant la Loi sur les agronomes – Assemblée nationale du Québec (assnat.qc.ca)

2 https://cdn-contenu.quebec.ca/cdn-contenu/adm/min/agriculture-pecheries-alimentation/publicationsadm/dossier/plan_agriculture_durable/PL_agriculture_durable_MAPAQ.pdf?1603387733

 

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