Site icon LA VIE AGRICOLE / LVATV.CA

Pays du tiers monde et groupes environnementaux perdent en crédibilité lors de la COP15!

La COP 15 de Montréal s’est conclue avec un accord final, un beau cadeau de Noël pour l’humanité. La meilleure nouvelle c’est que les gouvernements semblent vouloir s’impliquer dans la préservation de la biodiversité. Traditionnellement, ces grands rendez-vous étaient l’occasion pour les groupes environnementaux de faire valoir leurs récriminations, les gouvernements faisaient acte de présence et écoutaient. Cette fois-ci, on a senti un changement de ton lorsque les délégations gouvernementales sont rentrées en scène. Preuve de cette volonté gouvernementale, le Canada et la Chine, respectivement hôte et présidente de cette COP ont laissé leurs différents de côté pour collaborer très efficacement.  De par leurs comportements, les pays du tiers monde et les groupes environnementaux ont perdu de la crédibilité lors de cette COP15.

L’accord conclu lors de cette COP15 comporte 4 grands objectifs et 23 cibles d’actions à atteindre d’ici 2030. Les 4 grands objectifs globaux de protection de la nature sont les suivants :

Même si beaucoup de cibles semblent être très générales et s’apparentent à des vœux pieux, d’autres semblent être une volonté réelle des gouvernements à avancer en matière de protection de la diversité.

Cette volonté s’est d’ailleurs accompagnée de pragmatisme : les déclarations du ministre Lamontagne en sont d’ailleurs un bel exemple.

Quelques-unes de ces déclarations rapportées par La presse : «?Avant de courir, il faut marcher?», «?C’est important que […] ce soit raccroché à la réalité, a-t-il ajouté. Il faut que ça tienne la route parce que sinon, les premiers qui vont décrocher, c’est ceux dont le travail, c’est de nous nourrir.?»

Paroles du ministre Lamontagne : du réalisme dans l’action

Preuve que ces paroles ne sont pas des excuses pour ne rien faire, mais plutôt un réalisme dans l’action, le ministre a d’ailleurs profité de son passage à la COP15 pour annoncer qu’un 2e groupe de productrices et de producteurs agricoles pourra profiter de l’Initiative ministérielle de rétribution des pratiques agroenvironnementales et deux nouvelles modalités au programme de rétribution qui permettront d’élargir la portée de la reconnaissance des efforts des producteurs et des productrices agricoles en matière d’agriculture durable. Ce programme, le PAD, fut très populaire auprès des producteurs agricoles. Lors du lancement du programme, il a fallu moins de 24 heures pour que le nombre maximal de bénéficiaires soit atteint. Pres de 1850 entreprises se sont inscrites, un autre 1000 devrait s’inscrire. De plus en plus de gouvernements à travers le monde transfert de l’argent à la production agricole via des programmes d’appui aux pratiques durables, une nouvelle façon de soutenir l’agriculture.

Notes discordantes : les écolos et ceux du même acabit

Deux notes discordantes dans cette COP15, qui tout en semblant être banales, marquent un tournant dans les actions pour la préservation de la diversité. La première a été la réaction très négative de la part de certains groupes environnementaux face à la présence de Croplife international, un représentant de l’industrie des pesticides et autres intrants agricoles.  Plusieurs groupes, dont Wilderness committee et Vigilence OGM, ont publiquement remis en question l’accréditation de Croplife international. Comme si ce type de conférence était réservé qu’à ceux qui pensent comme eux, un party ou écolos de toute sorte ou du même acabit seraient là pour surenchérir sur les solutions à apporter, une excellente façon pour que rien ne se fasse.

La COP15 a réussi, parce qu’elle a été ouverte à toutes les opinions, n’en déplaise aux mollahs de l’environnement, rendant par le fait même plus réalisables ses objectifs.

Autre note discordante, l’intervention des représentants de la République démocratique du Congo (RDC), qui demandaient que plus d’argent soit donné au pays du tiers monde et qui menaçaient de faire dérailler l’accord par son refus. Rappelons que la RDC est un des pires pays dans l’indice de perception de la corruption, en 2021 sur 180 pays il est le 10e pays le plus corrompu à égalité avec le Turkménistan.

Avec habilité et fermeté le président de la COP15, le ministre chinois de l’Écologie et de l’Environnement, Huang Runqiu, impose l’accord voulu par tous et évite le hold up de la République démocratique du Congo (RDC). La demande de la RDC, c’est comme si un voleur demandait à la banque qu’il s’apprête à voler de bien remplir ses coffres. Cet épisode malheureux avec la RDC risque d’imposer dans le futur un minimum de bonne gouvernance des gouvernements pour pouvoir «?participer?» à de telle réunion, une mauvaise nouvelle pour plusieurs gouvernements du tiers monde.

Quitter la version mobile