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La détresse psychologique des agriculteurs: un enjeu

J’ai récemment assisté à la pièce Run de lait au Théâtre de la Ville à Longueuil avec mes collègues Shirley Dorismond et Audrey Bogemans. La pièce m’a profondément ému. Par un doux mélange de mélancolie, d’humour et de pédagogie, Justin Laramée nous raconte la petite histoire de l’industrie laitière québécoise. Flanqué de son compagnon de scène Benoît Côté, les deux livrent une performance éblouissante et nous amènent à nous questionner sur l’effritement d’une industrie qui fait partie de l’ADN du peuple québécois et sur les difficultés vécues par ceux qui la portent à bout de bras.

La pièce m’a poussé à mettre en mot une réflexion qui m’habite depuis quelque temps. La détresse psychologique que peuvent vivre les agriculteurs et leurs proches est un enjeu auquel on doit tous être sensibles. Tout en étant passionnant et essentiel, le métier d’agriculteur comporte de nombreuses exigences ainsi que des facteurs de risque pour la santé. Par exemple, prendre du temps pour soi peut être un défi constant quand l’horaire est tributaire des conditions météorologiques ou des besoins des animaux. L’isolement, l’incertitude économique et la nature du travail sont également des réalités du quotidien auxquelles les agriculteurs peuvent faire face.

C’est pourquoi on doit continuer de travailler de près avec tous les partenaires du secteur agricole pour offrir à nos agricultrices et nos agriculteurs des services en santé mentale qui les rejoignent dans leur milieu, et des modèles d’intervention qui répondent à leur réalité et à leurs besoins spécifiques. C’est primordial.

C’est dans cet esprit que je suis de très près le déploiement de différentes initiatives et organismes comme Au cœur des familles agricoles et Écoute agricole. Je suis fier du soutien financier qu’on apporte à ces organismes, dont les « travailleurs de rang » font un travail admirable afin d’améliorer le bien-être des producteurs agricoles, tant par l’accompagnement offert que par leurs efforts de prévention. Au cours des dernières années, on a aussi déployé un grand réseau d’éclaireurs, partout au Québec. C’est plus de 6000 personnes, actives dans leur communauté, qui agissent localement pour être les yeux et les oreilles de leur milieu; pour repérer des signaux de détresse ou de stress; et pour diriger les personnes vers les ressources présentes sur leur territoire.

Je tenais donc à prendre la plume aujourd’hui afin de vous dire, à vous chères agricultrices, chers agriculteurs et travailleurs du monde agricole, que j’ai l’intention, avec la collaboration de mon collègue André Lamontagne, de continuer de travailler, avec vous et pour vous, pour l’intensification des services de proximité qui vous sont offerts.

J’aimerais également vous dire de ne jamais hésiter à faire appel aux ressources en santé mentale. Lever la main, c’est déjà commencer à aller mieux. C’est faire preuve de courage.

Lionel Carmant, ministre responsable des Services sociaux

 

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