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Construire sur les terres agricoles : la solution de l’IEDM

Selon l’Institut économique de Montréal (IEDM), il faut que la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) change de cap et incite à utiliser des terres agricoles pour faire du résidentiel et mettre derrière nous la crise du logement.

Pour l’IDEM, la solution est simple : à Laval il y a 30 % du territoire en zone agricole, il faudrait en faire des résidences ce qui donnerait 70 000 unités d’habitation de plus, logeant environ 180 000 personnes. Ce serait selon Gabriel Giguère analyste senior en politiques publiques à l’IEDM, et auteur de l’étude en collaboration avec Shal Marriott, analyste en politiques publiques à l’IEDM, une façon d’accueillir des dizaines de nouveaux milliers de ménages.

L’Étude révèle le prix élevé des logements à Laval qui selon les auteurs est dû en grande partie «à une demande croissante qui n’est pas satisfaite par une augmentation suffisante de l’offre, ce qui fait de cette région administrative un lieu privilégié pour une modification ambitieuse du zonage des terres agricoles».

L’IEDM se montre même critique envers le maire de Laval : «Bien que Laval soit en mesure de permettre à un plus grand nombre de résidents potentiels de trouver un logement, l’administration actuelle préfère redoubler d’efforts pour protéger les terres agricoles. Cela ne fera qu’exacerber la pénurie de logements abordables et empêchera une utilisation optimale des précieuses ressources disponibles».

Le jeune maire de Laval Stéphane Boyer est au contraire un maire oeuvrant à protéger les bonnes terres agricoles, il serait surprenant qu’il lise avec bonheur la récente étude de l’IEDM en prenant son café le matin.

Dans l’étude les auteurs s’étonnent que 95 % des demandes faites à la CPTAQ aient conclu au maintien de la protection du zonage agricole ce qui équivaut à la protection de 50 kilomètres carrés entre 2020 et 2023 alors que seuls 7 kilomètres carrés auraient été dézonés représentant tout de même 37 % de demandes faites à la CPTAQ.

L’IEDM semble oublier que la CPTAQ même si elle doit s’adapter au 21ème siècle ne peut pas nier son mandat premier qui est de protéger le territoire agricole tel que l’a voulu en 1978 l’ancien ministre de l’Agriculture Jean Garon.

Toutefois L’IEDM assure : « En 2023, la province a entamé une série de consultations sur la question, dans le but d’introduire plus de flexibilité quant à l’utilisation des terres agricoles. Ainsi, des projets de développement résidentiel pourraient voir le jour et les agriculteurs pourraient choisir ce qu’ils veulent faire des terres qu’ils possèdent lorsque l’exploitation n’est plus rentable.»

Le Québec n’a-t-il pas assez détruit ses bonnes terres agricoles lors de la création du DIX 30 ? Doit-il répéter les mêmes erreurs ? Et s’il fallait tout bétonner dans les villes, la bataille du maintien des terres des sœurs de la Charité à Québec n’aurait pas été gagnée!

L’IEDM est bien connu pour ses positions assez drastiques. Ils ont aussi été à l’origine du débat pour l’abolition de la gestion de l’offre il y a quelques années. Jusqu’à preuve du contraire la société québécoise a souvent choisi des solutions plus équilibrées.

L’IEDM un outil pour le gouvernement caquiste ?

On sait que le gouvernement caquiste a lancé une grande réflexion sur la protection des terres agricoles, il est à espérer que la sortie de L’IEDM n’est pas un ballon pour valider des positions à venir de dézonage des terres agricoles à tout va!

Il reste que L’IEDM dans sa conclusion a une position on ne peut plus tranchante avec le vécu du Québec : «Face au manque de logements abordables au Québec, il est nécessaire d’envisager de nouvelles solutions. Bon nombre d’entre elles impliqueront un assouplissement de la réglementation, notamment en ce qui concerne le dézonage des terres agricoles. Le gouvernement du Québec a tout intérêt à envisager une telle approche lors de sa révision de 2024 de la réglementation en matière de zonage agricole.»

 

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