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La protection des terres agricoles, la CPTAQ en fait-elle trop ?

Alors que le projet de loi 86 tente de définir ce qu’il adviendra de la protection du territoire agricole, plusieurs intervenants qui gravitent autour du monde agricole sans être nécessairement agriculteurs s’interrogent sur le rôle «excessif de protection des terres agricoles».

Certains sont urbanistes, comptables ou courtiers en assurance et voient des « aberrations» dans leur MRC, d’autres sont agents immobiliers et voient des «exagérations évidentes». Ils seraient donc quelques-uns dans le monde du service aux producteurs à s’exaspérer du rôle privilégié dont bénéficient les agriculteurs au regard des citoyens des villes « naïfs» sur la situation économique de la grande majorité des producteurs.

«On sait que pour tout citoyen du plateau Mont-Royal, être agriculteur c’est être pauvre» nous dit l’un d’entre eux. « Mais les médias ne racontent pas la vérité sur la vie des régions. Il faut arrêter d’être deux poids, deux mesures. Je ne vois pas pourquoi je soutiendrai encore le développement de la CPTAQ qui limite l’achat de terres par des non agriculteurs quand nombre d’entre eux sont propriétaires en ville de 500 ou 600 portes»

« Nous les citoyens en ville on paye avec nos impôts pour rembourser les taxes des producteurs et eux peuvent acheter autant de portes commerciales et résidentielles en ville. Ce sont tous les Québécois qu’ils vivent à la campagne ou pas qui devraient avoir le droit d’habiter partout au Québec. En cela la CPTAQ est un frein», précise un autre.

Dans le secteur de la MRC du Lac-Mégantic on nous parle d’un commerce à Lambton qui aurait eu pour réponse de la CPTAQ «dans le cadre d’une demande d’agrandissement, une proposition de créer un parking à étages, dans un village de 500 âmes, ça étonne!»

Dans le monde du cheval de course on s’exaspère qu’à chaque fois qu’un agrandissement est demandé pour une piste de course de chevaux, activité qui occupe le territoire et fait vivre les régions, la CPTAQ rechigne à donner son accord.

« On voit le Québec se vider de sa population. Tu cherches du gaz quand tu es sur la route et tu te dis je sors surtout pas de l’autoroute, tu sais qu’il y a plus rien dans les villages», nous dit-on.

«On paye tous pour rembourser les taxes et les exportations des producteurs»

Si au sujet du remboursement des taxes agricoles, dont on sait que le montant a atteint 260 millions de dollars l’an passé, ils sont de plus en plus nombreux parmi ceux qui côtoient au quotidien les producteurs agricoles à trouver que« l’élastique est pas mal tiré au point de péter en plein face de tout à chacun».

« C’est comme pour la production porcine et les exportations, ça suffit de subventionner l’alimentation chinoise. Ça m’intéresse pas de payer pour ça!», nous dit-on. «C’est comme pour les rangs, il y a tellement plus de monde dans les régions, que ce sont devenus comme des chemins privés mais c’est tout le monde qui paye pour ça. En plus ils sont dédommagés pour l’accès aux trails de skidoos et chaque année il faut renégocier, ça n’a aucun sens. Il faut faire comme en Norvège et que l’accès à l’agriculture soit gérer par une servitude nationale».

Selon nos sources qui restent pour le moment anonymes en lien avec leurs activités, le prix des terres et la valeur montante perpétuelle seraient ainsi dues à l’équité de pas mal d’agriculteurs qui bénéficient à la fois «de programmes fructueux et de systèmes de gestion collective qui les avantagent».

 

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