Depuis quelques semaines, l’exploitation des gaz de schiste fait la manchette dans tous les réseaux de la presse écrite ou télévisée. Les soirées d’informations me rappellent celles que nous avions eues il y a quelques années lors du débat sur l’implantation de porcheries dans certaines régions au Québec. Mais vous, savez-vous ce qu’est le gaz de schiste ? Avant de s’opposer, il faut posséder les vraies informations. Est-ce que vous avez toutes les informations en main ?
Plusieurs militants opposés à l’exploitation recherchent peut-être à rallier l’opinion du public contre cette exploration dans les nouvelles énergies avant même que ce soit réellement fait. Le BAPE n’est-il pas un organisme avec des professionnels et des spécialistes qui possèdent le mandat de regarder de façon objective, appuyés par des faits réels et vérifiables ? Il ne faut pas se leurrer, notre société a un besoin grandissant d’énergie et nous nous devons d’examiner plusieurs options pour répondre à la demande. Les gaz de schiste sont-ils pires que d’autres technologies ? Il reste beaucoup de questions et peu de réponses. Parmi toute cette cacophonie, il faut peut-être prendre une grande respiration et regarder avec objectivité cette grande question.
Combien d’entres vous possèdez une connaissance des gaz de schiste ? Voici des informations de base sur ce que c’est exactement, voici donc « Gaz de Schiste 101 ».
• Le gaz de schiste est à la base un hydrocarbure au même titre que le gaz naturel.
• C’est un gaz qui est formé par la dégradation du kérogène (matière organique insoluble).
• Le schiste est une roche qui a pour particularité d’avoir un aspect feuilleté, qui se débite en plaques fines.
• Cette roche (schiste) peut être une source de roche sédimentaire argileuse ou de roche métamorphique.
• Roche sédimentaire argileuse : elle résulte de l’accumulation et de la compaction de débris d’origine minérale et organique. On dit qu’elle est exogène, formée à la surface de la croûte terrestre.
• Roche métamorphique : est dit d’une roche qui est formée par la recristallisation des roches sédimentaires ou roches magmatiques sous l’action de la température et de la pression. Ce phénomène se produit sous la croûte terrestre.
• Parmi les schistes, on retrouve l’ardoise et le mica schiste (mica).
• Le schiste est la fois une source de gaz et son réservoir. Il n’est pas présent dans une zone de façon concentrée, mais plutôt à travers un grand volume de roches. Le gaz se forme par l’effet de la pression et il se dirige vers des roches plus poreuses comme le calcaire et le grès.
• Lorsque l’on recherche ce gaz, on cible ce que l’on appelle l’argile litée. Au Québec, ce sont dans les schistes d’Utica où il y aurait une plus grande possibilité de retrouver ce gaz.
• L’Ouest canadien et même les Maritimes posséderaient des grandes réserves qui pourraient être exploitées.
• L’extraction du gaz de schiste est loin d’être récente. On en produit depuis les années 1800 dans les Appalaches.
• Le taux de récupération est de l’ordre de 20% comparativement à plus de 75% pour les gisements conventionnels.
• Si l’exploitation du gaz de schiste devient plus répandue, cela permettra de développer des techniques plus efficaces pour extraire ce gaz du schiste.
• Aux États-Unis, on retrouve cinq grands bassins d’argile litée à partir desquels on produit du gaz de schiste. Il y a plus de 40 000 puits. Il existe sept autres bassins non-exploités.
• Il existe deux techniques d’exploitation soit par fracturation hydraulique ou par forage horizontal.
• Les gaz de schiste jouent un rôle de plus en plus important dans l’approvisionnement du gaz naturel au États-Unis. Plusieurs pays comme le Canada, des pays de l’Asie, de l’Europe et l’Australie initient leur exploration dans ce secteur.
• Certains analystes prévoient qu’en 2020, la moitié du gaz naturel utilisé en Amérique du Nord proviendra des gaz de schiste.
• Selon une étude du Bakers Institute of Public Policy de l’Université de Rice, la hausse de production de gaz de schiste aux États-Unis et au Canada pourrait empêcher la Russie, le Qatar et l’Iran de fixer des prix plus élevés pour les gaz qu’ils importent vers l’Europe.