Les producteurs de grains sont en colère

Saint-Aimé, le 10 novembre 2010 – La plus importante association volontaire de producteurs de grains de la province, Les Céréaliers du Québec, dénonce vivement les méthodes utilisées par la Fédération des producteurs de cultures commerciales du Québec (FPCCQ) pour imposer aux producteurs de nouveaux services payants et obligatoires de mise en marché collective.

Ces services instaurent, entre autre, l’obligation pour un producteur de faire parvenir rapidement une copie de ses contrats, factures et bons de livraison à la Fédération afin que celle-ci collige et publie des informations sur les transactions de grains. La colère actuelle des Céréaliers du Québec réside dans le fait que la Fédération tienne des assemblées durant la haute saison des récoltes alors qu’un grand nombre de producteurs accorderont peu d’attention aux activités syndicales. «C’est sa méthode traditionnelle pour faire passer quelque chose dont les producteurs ne veulent pas», a expliqué Clément Leblanc, administrateur des Céréaliers du Québec.

«C’est une stratégie similaire à celle qu’a employée la Fédération pour faire approuver l’agence de vente du blé par un vote postal tenu en octobre 2004.» Une assemblée générale extraordinaire (AGS) du plan conjoint sera donc tenue le 22 novembre 2010 par la Fédération afin d’obtenir pour son conseil d’administration le mandat de poursuivre la mise en place de nouveaux services qu’elle qualifie “d’outils de mise en marché”. Cette AGS sera précédée d’assemblées d’information tenues dans différentes régions lors des jours qui précéderont.

Dans sa lettre du 29 octobre dernier, expédiée aux producteurs visés, le président de la Fédération, M. Christian Overbeek, affirme : «c’est de mon devoir de veiller à ce que vous [producteurs] soyez en mesure de vous prononcer sur le sujet». Les Céréaliers du Québec considère cependant que ce ne sera pas le cas puisque seuls les délégués auront le droit de voter lors de l’assemblée générale à Drummondville. Tout autre vote tenu lors des assemblées d’information régionales qui précéderont n’aurait aucune valeur puisqu’il ne s’agira pas d’assemblées syndicales convoquées en bonne et due forme. «Environ 25% des délégués sont les administrateurs du syndicat et exercent une influence sur les autres délégués», a expliqué M. Andréas Illi, administrateur des Céréaliers du Québec. «La Fédération est pratiquement en mesure de faire approuver n’importe quoi, y compris ce projet d’outils obligatoires.»

Questionné sur la pertinence de participer à une assemblée de la Fédération, M. Louis R. Joyal, président des Céréaliers du Québec, a mentionné qu’il est futile de négliger ses récoltes pour participer à ce processus qu’il considère peu démocratique. «La Régie va devoir tenir une audience publique sur ce projet et ce sera alors le moment opportun pour intervenir», a-t-il précisé.

«Ces nouveaux “outils” de la Fédération seront aussi superflus que l’agence de vente du blé et ils s’appliqueront à toutes nos productions de céréales et oléagineux. Nous devrons brasser beaucoup plus de paperasse et payer pour des services qui ne permettront aucunement de vendre nos grains plus cher», de conclure M. Joyal.

Source: Louis R. Joyal

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