Longueuil, le 31 octobre 2010 — À l’aube du dépôt, par le gouvernement du Québec, d’une toute première politique agricole et agroalimentaire québécoise, l’Union des producteurs agricoles (UPA) considère que Québec doit clairement se positionner en faveur d’un étiquetage clair et efficace sur l’origine des produits.
En effet, le consommateur exige une information complète sur la provenance des produits qu’il achète. À preuve, une étude pancanadienne, rendue publique par Équiterre en juin 2007, démontrait que 81 % des répondants se montrent incontestablement en faveur d’une identification réglementée et obligatoire de la provenance des produits alimentaires.
En juillet 2008, le gouvernement fédéral a annoncé une modification dans la directive concernant les allégations « Produit du Canada » et « Fabriqué au Canada ». Au grand étonnement de plusieurs, le contenu final de la directive n’a pas pris en compte la recommandation du Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire proposant un pourcentage minimal de 85 % de contenu canadien.
Bien que la nouvelle directive ait comme objectif de rendre la mention « Produit du Canada » plus claire pour le consommateur et de favoriser l’achat d’aliments canadiens, très peu de produits, hormis des produits à ingrédient unique comme des fruits frais, peuvent satisfaire à l’exigence sévère du 98 %. Ce changement radical désavantage plusieurs transformateurs qui envisagent maintenant de ne pas avoir recours à l’identification canadienne sur l’origine du produit. Si tel est le cas, l’objectif initial ne sera jamais atteint, indépendamment de la récente consultation fédérale afin d’exclure du calcul un certain nombre d’ingrédients.
D’autres allégations actuellement permises alimentent aussi la confusion. Ainsi, les labels « Canada A », « Canada de choix », « Canada no 1 » et « Canada de fantaisie », contrairement à ce qu’ils laissent croire, ne réfèrent qu’à la qualité et au processus de fabrication du produit, et non pas à sa provenance. En clair, ils indiquent simplement que le produit répond aux exigences de classement de l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA).
L’utilisation de ces termes induit le consommateur en erreur sur l’origine du produit puisque ces mentions peuvent être apposées sur des produits importés. Il devient donc impératif :
? d’adopter des règles d’étiquetage éliminant toute ambiguïté quant à l’origine des produits, permettant ainsi aux consommateurs de faire des choix éclairés;
? de revendiquer, auprès des autorités fédérales, des modifications à l’actuel système d’identification et à l’étiquetage relatif à la provenance des aliments :
o révision de la directive sur l’étiquetage « Produit du Canada » selon les recommandations du Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire;
o utilisation du terme Canada ou des représentations équivalentes, telle la feuille d’érable, de sorte qu’ils désignent seulement l’origine d’un produit;
o révision de la nomenclature utilisée dans les catégories de classement;
? de rendre obligatoire l’indication de l’origine des produits agroalimentaires et en rétribuant les producteurs agricoles pour les frais qui pourraient être engagés par la mise en place d’une telle initiative.
Source :
Éliane Hamel