Québec, le 1er décembre 2010 – Le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation et ministre des Affaires municipales, des Régions et de l’Occupation du territoire, M. Laurent Lessard, a rencontré les membres de l’Union des producteurs agricoles à l’occasion de leur 86e congrès général annuel. « Nous avons de nombreuses raisons d’être fiers des productrices et producteurs agricoles du Québec. Au cours des dernières années, ils ont eu à relever des défis importants, d’ordre sanitaire, environnemental et économique. Mais il est essentiel de prendre un peu de recul, de faire un bilan et de se demander si on s’en est sortis plus ou moins bien qu’ailleurs, mais surtout de s’interroger sur les perspectives d’avenir », a déclaré d’emblée le ministre.
M. Lessard a rappelé qu’au Québec il y a trois piliers fondamentaux sur lesquels repose le contrat social avec le monde agricole : la Loi sur la mise en marché collective des produits agricoles, alimentaires et de la pêche, l’assurance stabilisation des revenus agricoles et la gestion de l’offre. Il a aussi souligné que, dans l’ensemble, l’économie agricole du Québec se porte bien. Les recettes monétaires ont augmenté de 36 % de 2000 à 2009. Les profits sont également en hausse; le Québec accapare plus du quart du revenu net dans le secteur agricole canadien, alors que, pour la même période, l’avoir net des fermes québécoises a presque doublé.
Le ministre a réitéré l’engagement du gouvernement envers l’agriculture du Québec. Par exemple, en matière de gestion des risques, le budget annuel de La Financière agricole du Québec (FADQ) est passé de 305 à 630 millions de dollars. Le gouvernement du Québec a aussi épongé la dette de plus de 1 milliard de dollars de la FADQ. Cela représente, au total, un engagement de 4,25 milliards de dollars sur 5 ans.
Pas d’économie sur le dos des agriculteurs
« Notre gouvernement a répondu à la demande des producteurs de maintenir le Programme d’assurance stabilisation des revenus agricoles, et ce, malgré la recommandation de deux rapports. Cependant, on ne peut plus se permettre de faire des déficits et, par conséquent, d’augmenter davantage la marge de crédit de La Financière », a indiqué le ministre, tout en rappelant qu’aucune économie ne sera faite sur le dos des agriculteurs.
« S’il y a des surplus qui se dégagent en vertu de cette entente sur la gestion des risques, je m’engage, aujourd’hui, à ce qu’ils demeurent à La Financière agricole du Québec et qu’ils soient utilisés pour les agriculteurs. Nos gens sont fiers et je n’en connais pas un seul qui rêve de vivre de l’assurance. Ils veulent plutôt vivre en sachant qu’il y aura du soutien si ça tourne mal », a précisé le ministre Lessard.
Dans le cadre de cette réforme, Québec a mis en œuvre une nouvelle mesure de soutien de l’ordre de 70 millions de dollars pour le programme Agri-Québec, qui constitue un filet de sécurité pour les producteurs n’ayant accès ni à l’assurance stabilisation des revenus agricoles (ASRA), ni à la gestion de l’offre. Le gouvernement a également lancé la Stratégie de soutien à l’adaptation des entreprises agricoles, qui comporte une enveloppe budgétaire de 100 millions de dollars sur une période de 5 ans, afin d’offrir un accompagnement individuel et personnalisé, selon les régions et les productions, pour les entreprises qui en ont le plus besoin. Un numéro sans frais, le 1 888 830-6340, a également été mis en place pour répondre aux questions des producteurs concernant ce qui est couvert par l’ensemble des programmes d’aide et les démarches préalables à entreprendre pour bénéficier de ceux-ci.
« J’ai d’ailleurs transmis une lettre au président de La Financière agricole du Québec dans laquelle je lui demande d’être présent lors de leur prochain conseil d’administration, le 16 décembre prochain, afin de discuter des préoccupations, des enjeux et des possibilités qui s’offrent à nous pour favoriser davantage l’adaptation des entreprises, notamment lorsque les conditions régionales ou sectorielles spécifiques le commandent », a précisé le ministre.
« Certaines entreprises agricoles vont être touchées plus que d’autres par les changements apportés à l’ASRA. Notre but, ce n’est pas d’aider moins, mais c’est d’aider mieux, dans un objectif d’efficacité », a déclaré le ministre, qui vient également d’annoncer un complément d’aide totalisant près de 60 millions de dollars sur 4 ans. Cette nouvelle aide, issue d’une entente avec le gouvernement fédéral, met en œuvre trois initiatives complémentaires relatives à des mesures de développement sectoriel et d’adaptation pour les entreprises agricoles du Québec.
Le ministre Lessard a également profité de son passage pour annoncer une révision du seuil d’admissibilité du revenu agricole pour les secteurs auxquels s’applique l’ASRA. « J’ai entendu les préoccupations des producteurs et c’est pourquoi je vous fais savoir aujourd’hui que, pour certaines MRC visées par la Stratégie de soutien à l’adaptation des entreprises agricoles, le seuil d’admissibilité du revenu agricole passera de 50 000 à 25 000 dollars. »
Source: Sylvain Bourassa