par Andrew Caddell
Candidat libéral dans Montmagny-L’Islet-Kamouraska-Rivière-du-Loup
Récemment, je parlais avec un de mes collègues d’Ottawa qui travaille dans le domaine de la politique commerciale. J’ai mentionné que j’avais une maison ancestrale dans le Bas-Saint-Laurent. Il se plaignait des « subventions » que l’on donne à nos producteurs laitiers dans notre région. « Ces fermiers, avec leurs BMW et leurs vacances en Floride, sont les enfants choyés du Canada » a-t-il dit.
Ces propos ne m’ont pas beaucoup étonnés, parce-que le sujet de la gestion de l’offre est très controversée parmi des libre-échangistes du gouvernement fédéral. Ils préfèrent un marché totalement ouvert pour les produits agricoles, qui favoriserait les producteurs du bœuf et les grains et le blé de l’ouest du Canada.
Malheureusement, c’est aussi la position de la plupart des députés conservateurs-réformistes qui siègent à la Chambre des Communes, dont M. Harper de Calgary, un économiste de l’extrême droite, qui croit en une stratégie industrielle du « laisser-faire ». Un gouvernement majoritaire conservateur mettrait ces gens au pouvoir , ce qui bouleverserait les représentants Conservateurs du Québec. De leur côté, les Bloquistes peuvent chialer, mais ils n’auraient aucune influence sur ces Conservateurs droitistes non plus. Seul le parti Libéral, qui a sa propre stratégie rurale, veut encourager la croissance de nos industries agricoles et protégera nos fermes et nos collectivités rurales.
Les libre-échangistes préférèrent une stratégie de dépendance vis-à-vis des Américains, chez qui la production de lait est la création d’« usines fermières » de milliers de vaches.
L’industrie laitière est un énorme atout au Québec : un créateur d’emplois, un contributeur à notre économie et une industrie qui protège notre qualité de vie rurale. Selon l’UPA, en 2009, la production de lait des 6 452 fermes laitières du Québec a généré 2,16 milliards de dollars et la production québécoise représente 37 % de la production laitière totale au Canada.
Dans plusieurs pays, comme la France ou la Suisse, où j’ai habité pendant cinq ans, ils se vantent de leur qualité de vie dans les petits villages et ils ne se gênent pas de supporter leurs producteurs agricoles devant les tribunaux internationaux. Nous devrions faire pareil, pour de bonnes raisons :
• Avoir une industrie laitière forte assure l’approvisionnement pour nos producteurs de fromage, de beurre, de yogourt et de lait, une industrie qui a vu une forte croissance récemment;
• Être dépendant des fermes américaines mettrait en péril l’approvisionnement en produits laitiers si la frontière était fermée;
• Une abolition de la gestion de l’offre menacerait la survie de nos fermes laitières, ce qui causerait un grand exode des fermes, identique à celui vécu au 19ème siècle.
Finalement, il y a quelques années, je suis allé avec mon fils à un tournoi de hockey dans l’état de New York, près de Syracuse, où il y avait une industrie laitière prospère. Aujourd’hui, ça n’existe plus dû au changement de la politique agricole américaine. Maintenant, les villages sont déserts, les magasins couverts de panneaux, les fermes fermées et leurs terrains abandonnés. C’est comme si une bombe atomique avait tombé dans la région. Tandis que de notre côté de la frontière, on a vu la prospérité.
Il faut bien réfléchir le 2 mai, à quelle vision agricole on préfère : l’épanouissement agricole du Parti Libéral, le « laisser-faire » des Conservateurs ou encore l’impotence du Bloc Québécois. Le choix est à vous.