SAINT-FRANÇOIS-DE-MADAWASKA, NB, le 10 juin 2011 /CNW/ – Aujourd’hui, Nadeau Ferme Avicole a annoncé qu’elle continuera à chercher activement une solution à la crise de la gestion de l’offre de poulet au Nouveau-Brunswick en intensifiant ses demandes auprès du gouvernement et, dorénavant, auprès du public.
« Notre lutte pour protéger un approvisionnement suffisant et sécuritaire en poulet au Nouveau-Brunswick – et des emplois stables dans la région de Saint-François, où nous sommes en activité depuis 50 ans -, n’est pas terminée », déclare Yves Landry, directeur général de Nadeau Ferme Avicole, une entreprise familiale pour laquelle il travaille depuis 34 ans.
Dans la foulée d’une demande rejetée par la Cour d’appel fédérale, Nadeau Ferme Avicole entend recentrer son énergie pour s’employer à convaincre le gouvernement du Nouveau-Brunswick de recommencer à réglementer la gestion de l’offre de poulet dans la province. Le gouvernement provincial continue d’affirmer qu’il n’a pas le pouvoir législatif d’intervenir, bien que toutes les autres provinces du Canada, dans l’intérêt des producteurs, des transformateurs et, finalement, des consommateurs, ont continué d’agir en tant que responsables de la gestion de l’approvisionnement dans des conditions semblables.
Nadeau Ferme Avicole examine la décision récente du tribunal et tente d’établir ses actions possibles, notamment la possibilité de demander la permission de faire appel à la Cour suprême du Canada.
En 2009, l’entreprise a été forcée de mettre à pied presque la moitié de ses employés quand le Groupe Westco, après avoir réussi à conquérir le monopole sur presque 80 % du poulet de la province, a décidé de faire appel à son partenaire québécois pour la transformation. Cette manœuvre a eu un effet désastreux pour Nadeau Ferme Avicole, qui n’avait plus d’approvisionnement constant, étant donné que la quantité de poulet pouvant être élevé dans chaque province est limitée par un système national de gestion de l’offre.
Selon M. Landry, le gouvernement du Nouveau-Brunswick a failli à la tâche sur trois fronts. D’une part, il a permis au Groupe Westco d’obtenir un monopole sur presque 80 % du poulet de la province malgré une réglementation qui limite l’accès d’un même producteur à environ 10 % du quota provincial. D’autre part, le gouvernement n’a pas intervenu lorsque Westco à choisi de faire transformer ce poulet au Québec, entraînant du coup la perte de 165 emplois chez Nadeau et un désastre économique à Saint-François. De surcroît, le gouvernement du Nouveau-Brunswick a refusé de mettre en place les solutions utilisées dans les autres provinces pour assurer la stabilité de la gestion de l’offre.
« En fait, déplore M. Landry, le gouvernement a abandonné la communauté de Saint-François et Nadeau Ferme Avicole, une entreprise pourtant engagée dans cette localité depuis plus de 50 ans. »
Selon l’ancien ministre fédéral de l’Agriculture, M. Lyle Vanclief, la décision récente de la Cour fédérale et le refus du Nouveau-Brunswick de stabiliser la gestion de l’offre n’augure rien de bon en la matière, dans la province et peut-être même dans tout le Canada.
« La gestion de l’offre a l’avantage de garantir la sécurité alimentaire nationale en plus d’assurer la disponibilité, la qualité et le coût raisonnable de produits comme le lait, la volaille et bien d’autres », commente M. Vanclief.
« Cependant, pour que le système fonctionne, il faut équilibrer et protéger les intérêts de tout le monde, ajoute-t-il. La gestion de l’offre est comme un tabouret à trois pieds; les producteurs, les transformateurs et les consommateurs doivent tous être traités équitablement. S’il manque un pied, il n’y a plus de stabilité. Et c’est ce qui arrive au Nouveau-Brunswick.
« Sans la gestion de l’offre, poursuit M. Vanclief, le Canada pourrait vite devenir un pays qui dépendrait d’importations bon marché susceptibles de représenter un risque pour la santé, l’environnement et la souveraineté alimentaire du Canada. »
Nadeau a proposé au gouvernement de nombreuses solutions qui permettraient, comme c’était le but de la loi, que tous les transformateurs de la province aient une part prévisible du poulet élevé au Nouveau-Brunswick – une répartition équitable. Cette répartition essentielle du système établi est respectée dans les secteurs soumis à la gestion de l’offre de toutes les autres provinces du Canada.
« La décision récente de la Cour d’appel renvoie clairement la balle dans le camp du gouvernement provincial, ajoute M. Landry. Et c’est bien comme ça que les choses doivent être, étant donné que la réglementation de la gestion de l’offre est une responsabilité provinciale. »
M. Landry souligne que, si la gestion de l’offre fonctionnait comme prévu, aucun producteur ne devrait pouvoir éliminer un transformateur. « C’est justement ce que voulait faire Westco quand il a envoyé le poulet et nos emplois au Québec. Et, par son inaction, le gouvernement du Nouveau-Brunswick a aidé Westco à faire ça. »
Même si le Canada continue à défendre fermement la gestion de l’offre sur le plan national, le Nouveau-Brunswick n’a pas encore répondu aux demandes répétées de rencontrer Nadeau pour discuter plus à fond de la crise. Pourtant, David Alward, le premier ministre du Nouveau-Brunswick, a bel et bien défendu la gestion de l’offre dans le cadre des pourparlers de Doha qui se sont déroulés à Hong Kong en 2005 alors qu’il était ministre de l’Agriculture et lui-même agriculteur.
Nadeau Ferme Avicole s’apprête à lancer un site web pour faire connaître le problème et son impact tant sur le secteur néo-brunswickois de la transformation de volailles que sur les emplois, les effets à long terme pour la gestion de l’offre au pays et la menace à la sécurité et à la souveraineté alimentaires du Canada.
Pour comprendre pourquoi le refus du Nouveau-Brunswick de réglementer la gestion de l’offre devrait vous préoccuper, allez à www.nadeaufermeavicole.com.
Source: Yves Landry, Directeur général, Nadeau Ferme Avicole