Les producteurs canadiens de lait, de volaille et d’œufs veulent plus de cohérence

OTTAWA, le 20 juin 2011 /CNW/ – À l’avant-veille de la réunion des ministres de l’Agriculture du G20, les producteurs canadiens de lait, de volaille et d’œufs se sont joints à une coalition de groupes agricoles représentant 66 pays de l’Afrique, des Amériques, de l’Asie et de l’Europe pour appuyer l’Appel à la cohérence. La déclaration conjointe que les dirigeants de groupes agricoles internationaux ont adoptée aujourd’hui à Bruxelles, en Belgique, invite les gouvernements et les parlements à reconnaître la spécificité de l’agriculture dans les négociations commerciales internationales.

Reconnaissant le besoin de règles équitables pour les produits qui sont échangés sur les marchés mondiaux, ces groupes agricoles canadiens et ailleurs affirment qu’il est essentiel que les gouvernements reconnaissent l’importance de la sécurité alimentaire et le rôle unique de l’agriculture et de l’alimentation lorsqu’ils formulent des accords commerciaux. Les règles internationales doivent laisser suffisamment de latitude pour permettre aux pays de rencontrer leurs objectifs de sécurité alimentaire.

Au cours d’une conférence téléphonique aujourd’hui avec les représentants des médias, le président des Producteurs de poulet du Canada, David Fuller, a dit: «Nous demandons si la meilleure façon de procéder est vraiment de se contenter d’ouvrir les marchés— sans se préoccuper le moindrement des enjeux non commerciaux ni des conséquences pour les agriculteurs. Il faut une plus grande cohérence entre l’Accord sur l’agriculture à l’OMC et les engagements que les États membres de l’OMC doivent respecter dans les traités internationaux qu’ils ont déjà signés sur des questions comme la pauvreté, la faim, les changements climatiques et la biodiversité.»

Avec la croissance de la demande alimentaire mondiale, les groupes agricoles croient que la sécurité alimentaire est cruciale et qu’il faut de la cohérence entre les négociations commerciales du Cycle de Doha à l’OMC et les accords internationaux existants sur les changements climatiques, la biodiversité et la réduction de la faim et de la pauvreté.

«La réglementation des marchés agricoles s’est révélée utile dans bien des pays», a dit Marcel Groleau, vice-président des Producteurs laitiers du Canada. «On accepte généralement que la réglementation joue un rôle légitime dans l’établissement des normes destinées à protéger l’environnement et la biodiversité et à composer avec le changement climatique. Pour assurer la durabilité et la stabilité dans les fermes, il nous faut une meilleure coordination des marchés, parce que l’agriculture est tributaire de la nature et fait face à une grande concentration des marchés dans la chaîne de distribution des aliments et se prête à une spéculation excessive sur le marché des produits de base.»

Il a ajouté: «Environ 10 % des aliments entrent dans le commerce international et la sécurité alimentaire est particulièrement importante dans les pays en développement. La libéralisation du commerce agricole doit être équilibrée de manière que les agriculteurs de tous les coins du monde puissent produire des aliments pour la consommation intérieure afin d’améliorer l’autosuffisance et d’assurer la sécurité alimentaire.»

En particulier, les groupes agricoles pressent leurs dirigeants politiques de tenir compte des principes fondamentaux suivants dans la négociation des accords commerciaux internationaux:

•tous les pays doivent avoir le droit de produire pour leur consommation intérieure afin d’améliorer leur autosuffisance alimentaire et d’assurer leur sécurité alimentaire, incluant le recours à des mesures tarifaires;

•les règles commerciales doivent tenir compte des mesures politiques, y compris la gestion de l’offre, qui promeuvent la stabilité de l’approvisionnement et des prix alimentaires;

•le traitement spécial et différencié et le renforcement des capacités pour les pays en développement doivent leur permettre de s’attaquer aux vrais soucis des agriculteurs qui disposent de peu de ressources, sont vulnérables et travaillent à petite échelle;

•et tous les pays devraient avoir le droit de répondre aux préoccupations non commerciales de leurs citoyens, que ce soit en matière de salubrité des aliments, d’environnement, de bien-être des animaux ou de besoins des régions rurales, de manière à promouvoir une agriculture durable, à lutter contre les changements climatiques et à protéger la biodiversité.

La déclaration d’Appel à la cohérence a été appuyée officiellement le 20 juin 2011 par des organismes agricoles représentant des millions d’agriculteurs dans le monde. On trouvera, dans un avenir rapproché, des témoignages vidéo de divers signataires dans de nombreuses langues au lien suivant: http://www.youtube.com/CallForCoherence

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