Démarrer ou s’établir en agriculture: oui c’est possible en 2011

Saint-Anselme, le 8 août – La croyance populaire veut que l’accès à la propriété en agriculture, en particulier dans les productions contingentées (lait, œufs, volailles) soit pratiquement impossible, à moins d’être fils ou fille de producteur agricole. Essayons de rétablir les faits.

Au Québec, plus que partout ailleurs au Canada, des programmes d’appui financier à la relève agricole sont offerts par les différents partenaires (La Financière agricole du Québec (FAQ), les fédérations de producteurs (lait, œufs et volailles), le ministère de l’agriculture des pêcheries et de l’alimentation (MAPAQ), le Fonds d’investissements pour la relève agricole (FIRA), etc.) pour favoriser le transfert et le démarrage d’entreprises agricoles.

Tous les programmes visent à aider pendant les cinq premières années suivant l’acquisition ou le démarrage de l’exploitation agricole, période cruciale pour la pérennité de l’entreprise. Les critères d’admission de ces programmes se résument ainsi : –

• Être âgé de 18 à 40 ans ;

• Être en voie de faire de l’agriculture son activité principale ;

• Détenir au moins 20 % des parts de l’entreprise (transfert) ;

• Posséder au moins une année d’expérience pertinente en agriculture ;

• Présenter un projet de démarrage ou d’établissement ayant des perspectives de viabilité ;

• Posséder une solide formation de base donnant accès aux subventions de capital de la FAQ (à partir de 20 000 $ pour un diplôme d’études professionnelles (DEP) agricole) et permettant d’acquérir de l’expérience lors de stages en entreprise.

Pour les candidats qui rencontrent ces critères d’admissibilité, la FAQ offre aussi un plafonnement des taux d’intérêts les cinq premières années suivant l’établissement (selon le niveau de formation) ainsi qu’une réduction de 25 % des cotisations à l’assurance-récolte et stabilisation pendant les deux premières années suivant l’établissement ou le démarrage.

Soucieuses de favoriser le transfert d’entreprises à la prochaine génération et l’occupation du territoire, les fédérations de producteurs (lait, œufs, volailles) donnent accès à des prêts de quota de production s’échelonnant jusqu’à dix ans suivant l’établissement ou le démarrage en production laitière et à vie dans le cas des œufs et de la volaille. Pour un nouveau démarrage en production laitière, par exemple, le prêt est de l’ordre de 12 kg de m.g./jr pour l’entreprise qui se qualifie, ce qui représente une aide substantielle. Depuis 2006, au-delà d’une cinquantaine de nouvelles entreprises laitières ont démarré à l’aide de ce programme de prêt de quota, dont plusieurs dans la région de Chaudière-Appalaches.

Le MAPAQ, par son plan en faveur de la relève agricole (PFRA), offre un programme d’appui à l’investissement (jusqu’à 25 000 $ pour rénovation de bâtiments agricoles ou remise en culture d’une terre agricole), un programme d’appui au développement des compétences (stages, colloques, cours, séminaires), programme d’appui aux initiatives de partage de main-d’œuvre et de matériel agricole ainsi qu’un programme d’appui aux initiatives régionales et sectorielles. Le conseiller en relève agricole de votre région peut vous informer sur ces programmes.

Les centres locaux de développement (CLD) et les sociétés d’aide au développement des collectivités (SADC) offrent aussi des programmes d’appui financier qui peuvent prendre la forme de subventions ou de prestations prolongées, selon le projet d’entreprise.

Le FIRA, un nouveau joueur

Le 10 mars dernier, les activités du Fonds d’investissement pour la relève agricole (FIRA) étaient officiellement lancées. Il s’agit d’un fonds de 75 millions de dollars, créé à la suite d’un partenariat public-privé (MAPAQ, Capital régional et coopératif Desjardins et Fonds de solidarité FTQ) visant à aider les jeunes producteurs à démarrer leur entreprise ou encore, à prendre la relève d’une entreprise hors du cadre familial. L’aide pourra prendre la forme d’un prêt sans intérêts ni remboursement de capital lors des premières années suivant l’établissement, location-achat de terres, participation au capital-actions pouvant faciliter le transfert d’une entreprise. Les différents produits du FIRA peuvent se cumuler pour une même entreprise et atteindre une valeur globale de 500 000 $ selon la structure de l’entreprise.

Pour avoir de plus amples informations sur les programmes, consultez le site lefira.ca ou un conseiller en financement de l’un des 23 centres de service de la Financière agricole du Québec (FAQ).

Il va de soi que pour être éligibles à ces programmes d’aide, une démarche sérieuse doit avoir été entreprise au préalable (coûts des immobilisations, coûts des réparations, mises de fonds, aides possibles de l’entourage et du milieu, budgets, formation, expérience, etc.) avant même de présenter votre projet à un conseiller de La Financière agricole. À cet effet, une formation en « Lancement d’une entreprise » est disponible dans plusieurs commissions scolaires pour vous aider dans le montage de votre projet.

En conclusion, pour les passionnés par l’agriculture, oui c’est possible ; mais non sans efforts !

Source et information: Sylvain Beaulieu

Centre de formation agricole de Saint-Anselme

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