Au tour de la Financière agricole de répondre aux questions des parlementaires

Longueuil, lundi 12 septembre 2011 — L’Union des producteurs agricoles (UPA) suivra de très près, aujourd’hui, les travaux de la Commission de l’agriculture, des pêcheries, de l’énergie et des ressources naturelles (CAPERN) qui, depuis juin dernier, tente de déterminer comment La Financière agricole du Québec (FADQ) a laissé fermer des centaines d’entreprises agricoles ces deux dernières années et précarisé de milliers d’autres des secteurs porcin, bovin, ovin et petites céréales. Une délégation d’agriculteurs et de porte-parole de l’UPA seront d’ailleurs sur place aujourd’hui, tout au long de la journée.

Rappelons que le Québec, depuis 2008, a perdu 20 % de ses fermes porcines (430 fermes), 1 200 fermes de veau d’embouche, 23 % de sa production de bouvillon d’abattage et 10 % de ses fermes ovines (près de 100 fermes). C’est pourquoi la CAPERN, le printemps dernier, a amorcé l’examen des orientations, des activités et de la gestion administrative de la FADQ alors que des décisions continuent d’être prises sans consultation : modifications dans les programmes, remboursement accéléré, plus rapidement que prévu, de la dette de l’institution (au lieu de les redistribuer aux producteurs ayant fait les frais de coupures, tel que le gouvernement s’y était engagé en décembre dernier), imposition de surprimes dans les différents secteurs (à l’encontre des décisions du conseil d’administration de La Financière), intimidation d’agriculteurs et de groupes d’agriculteurs (correspondance incendiaire, poursuites, mises en demeure, etc.)… Ajoutons qu’une pétition dénonçant ces gestes et signée par 22 000 agriculteurs, agricultrices et jeunes de la relève était déposée à l’Assemblée nationale en mai 2010.

Insatisfaite des réponses de la direction générale de La Financière (juin 2011), la Commission entendra aujourd’hui l’ensemble des administrateurs (membres du conseil d’administration), ces derniers ayant reçu un ordre de comparution les forçant à comparaître (après s’être désistés le 22 août dernier, à l’exception du président général de l’UPA). Pour l’UPA et tel que proposées à la CAPERN en août dernier, les pistes de solution pour accompagner et aider les entreprises agricoles à restructurer leur financement et à combler à court terme leurs besoins de liquidités sont :

1. le versement de la compensation aux producteurs touchés par la mesure de resserrement du 25 % (respect de l’entente du 17 décembre 2010);

2. la réduction de la prime 2011 dans les différents secteurs (retrait de surprimes inutilement appliquées sur les primes de base);

3. un programme de congé de capital et de remboursement d’intérêts d’une durée de trois ans pour toutes les entreprises touchées par les mesures de resserrement à l’ASRA et qui éprouvent des difficultés financières, c’est-à-dire celles qui sont admissibles aux mesures d’adaptation (le congé de capital ne coûte rien à la FADQ. Les remboursements d’intérêt seraient financés par le biais des mesures d’adaptation du MAPAQ).


Patrice Juneau

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