« Ce n’est pas tout le secteur bioalimentaire du Québec qui est en crise » – Le ministre Pierre Corbeil

QUÉBEC, le 30 sept. 2011 /CNW Telbec/ – Le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, ministre responsable des régions de l’Abitibi-Témiscamingue et du Nord-du-Québec et député d’Abitibi-Est, M. Pierre Corbeil, a présenté, lors de l’interpellation du 30 septembre, l’état de situation du secteur agricole au Québec. « La situation économique agricole va bien au Québec. Globalement, et je dis bien globalement, ce secteur réalise une performance pour le moins enviable », a déclaré M. Corbeil.
En effet, le revenu net agricole a dépassé le cap du milliard de dollars en 2010, ce qui représente une croissance de plus de 50 % depuis 2005. Les revenus agricoles tirés du marché ont également augmenté de 18 % depuis 2005, ce qui reflète le dynamisme des entreprises agricoles et du secteur en général. Pour cette même période, le bénéfice net par ferme a atteint plus de 50 000 dollars par année au Québec, comparativement à 35 000 dollars en Ontario. Quant aux exportations internationales bioalimentaires du Québec, elles ont atteint 5 milliards de dollars, soit une hausse de 11% sur une période d’un an.

Situation de la production porcine québécoise

« Mais ces chiffres n’empêchent pas certains agriculteurs québécois de connaître des difficultés financières, et certains secteurs sont plus touchés que d’autres. Je pense ici plus particulièrement au secteur porcin qui traverse une période plus difficile, notamment parce que les deux tiers de sa production sont exportés et que les entreprises doivent composer avec un dollar canadien plus fort. Il s’agit d’un problème auquel fait face d’ailleurs l’ensemble des entrepreneurs et exportateurs, tous secteurs confondus », a ajouté le ministre Corbeil.

Le gouvernement du Québec croit au secteur bioalimentaire québécois ainsi qu’en ses producteurs passionnés et il a mis sur pied des programmes de soutien du revenu trois fois plus importants qu’en Ontario. Ces programmes ont permis à la plupart des entreprises en difficulté de traverser la période un peu plus sombre du secteur. « Je suis sensible aux situations particulières qui ont été évoquées aujourd’hui ainsi qu’à toutes celles qui m’ont été présentées. Chaque échec financier implique un drame humain que l’on voudrait éviter. C’est pourquoi je profite de l’occasion pour vous réitérer l’engagement de notre gouvernement et vous rappeler que nous travaillons, en collaboration avec tous les acteurs du milieu, à trouver des solutions à court, à moyen et à long termes qui remédient aux difficultés des agriculteurs québécois. Je tiens également à rappeler que, depuis mars, des actions ont été entreprises », a indiqué M. Corbeil.

Par ailleurs, le ministre a annoncé hier de nouvelles bonifications à la Stratégie de soutien à l’adaptation des entreprises agricoles « L’approche individuelle demeure primordiale à mes yeux pour résoudre les problèmes de certains secteurs agricoles. Le gouvernement du Québec croit fermement au futur des entreprises agricoles québécoises. C’est pour cette raison que nous nous employons quotidiennement à améliorer la situation afin de fournir aux entreprises agricoles québécoises les outils nécessaires pour assurer leur pérennité et accroître leur compétitivité », a dit le ministre.

Programme d’assurance stabilisation des revenus agricoles (ASRA)

En matière de gestion des risques, le gouvernement québécois a investi des sommes équivalant à près de trois fois la moyenne des autres provinces. En novembre 2009, le gouvernement a augmenté le budget annuel de La Financière agricole du Québec, qui est passé de 305 à 630 millions de dollars, ce qui représente une majoration de 106,6 % de l’enveloppe.
En novembre 2010, le gouvernement a mis en place la Stratégie de soutien à l’adaptation des entreprises agricoles afin d’offrir un soutien individuel aux agriculteurs québécois. Cette stratégie est dotée d’une importante enveloppe de 100 millions de dollars engagée par le Québec sur une période de 5 ans, bonifiée d’une somme de 35 millions provenant du gouvernement fédéral. Cette enveloppe est notamment utile pour supporter les coûts associés à l’établissement de diagnostics financiers et de plans de redressement ou encore pour accorder des subventions à l’investissement et offrir du financement sans intérêt.

Une vision à long terme

« Le secteur bioalimentaire se porte bien au Québec et, même si tout n’est pas parfait, il faut reconnaître la force et la vigueur de ce secteur de notre économie. Il faut savoir que 475 000 personnes travaillent de la terre ou de la mer jusqu’à nos tables pour nous fournir en moyenne près de 24 millions de repas chaque jour », a renchéri M. Corbeil.

Mentionnons que, à la suite du dépôt du rapport de la Commission sur l’avenir de l’agriculture et de l’agroalimentaire québécois, le gouvernement du Québec a fait plusieurs gestes afin d’assurer et de bâtir l’avenir du secteur bioalimentaire au Québec, par exemple le Programme pilote d’appui à la multifonctionnalité de l’agriculture et le programme Diversification et commercialisation en circuit court en région. Puis, le gouvernement a mis en œuvre de nouveaux programmes d’appui à la relève agricole et a créé le Fonds d’investissement pour la relève agricole, le FIRA, qui constitue une intervention unique au Canada et qui est doté d’une enveloppe de 75 millions de dollars sur 5 ans. Enfin, lancée en 2008, la Stratégie d’accroissement des achats de produits alimentaires québécois sur le marché intérieur (« Mettez le Québec dans votre assiette! ») en est à sa seconde phase avec le lancement récent de la campagne « Aliments du Québec toujours le bon choix !

Rappelons que c’est dans cette foulée que le livre vert pour une politique bioalimentaire au Québec a été déposé en juin dernier. Proposant un véritable changement de culture en faisant du produit alimentaire et du consommateur les pivots de la future politique bioalimentaire, le livre vert se base sur trois grandes orientations afin de « donner le goût du Québec », à savoir distinguer nos produits alimentaires, renforcer notre capacité concurrentielle et valoriser l’environnement et le territoire du Québec.

Source: Hélène Sauvageau

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